En 7 infos, on vous dit tout sur la neutralité Suisse : ses origines, ses raisons, ses conséquences et même le débat qui a lieu en ce moment chez nos voisins helvètes
LE DÉCRYPTAGE DE L’ACTU
Chaque semaine, on essaye de comprendre pour vous un sujet qui fait l’actu, mais qui peut paraître un peu ardu…
1. Neutre, c’est à dire ?
Même si des pays ont été neutres avant cela, le statut de pays neutre a été défini en 1907, lors de la seconde conférence de la Haye, dans un règlement concernant les lois et les coutumes de la guerre. Un pays neutre est donc un état qui reste à l’écart des guerres en s’abstenant d’y participer, que ce soit directement en prenant part aux hostilités ou indirectement en assistant l’un ou l’autre des belligérants.
Il est à différencier des pays non-belligérants, qui peuvent aider des pays prenant part à une guerre en leur fournissant des armes ou une base arrière par exemple.
2. 1515, Marignan !
Tout le monde en France connaît cette date. Ce que l’on sait moins, c’est que la bataille de Marignan en Italie, vit la victoire des Français face aux Suisses. Cela déboucha sur le traité de Fribourg signé en 1516 (en photo), et qui interdit aux Suisses d’aider tout pays qui serait en guerre contre la France. Comme la France a été impliquée dans beaucoup de guerres par la suite, on dit souvent que ce traité est le début de la neutralité pour les Suisses.
3. Congrès de Vienne
En fait, la Suisse a été prise malgré elle dans les guerres napoléoniennes. Envahie par les armées révolutionnaires françaises, puis napoléoniennes, la Suisse est à nouveau envahie par les Alliés, malgré une proclamation de neutralité entre-temps.
Au cours du congrès de Vienne, qui marque la fin des guerres napoléoniennes en 1815, la neutralité perpétuelle de la Suisse est déclarée, en échange de l’inviolabilité de son territoire.
4. Deux guerres mondiales ?
C’est en raison de cette neutralité que la Suisse n’a participé ni à la Première guerre mondiale, ni à la Seconde, et n’a aidé aucun pays durant ces deux guerres. C’est aussi pour cela qu’elle a servi de refuge à de nombreux juifs pendant la seconde, mais également de havre financier pour les nazis, entre autres. En effet, sa neutralité associée au secret bancaire en a fait un pays particulièrement propice pour les affaires, légales ou moins légales.
5. OTAN ? Non plus
C’est en raison de sa neutralité que la Suisse ne fait pas partie de l’OTAN, puisque le traité impose de s’engager dans un conflit si un des membres est attaqué. A l’inverse, pour l’Union européenne, ce n’est pas strictement incompatible avec la neutralité.
La Suisse a même déposé sa candidature pour rejoindre l’UE en 1992, avant qu’un référendum ne l’enterre la même année. Plusieurs votations ont depuis confirmé cette décision.
6. D’autres pays sont-ils neutres ?
Oui, la Suisse n’est pas le seul pays neutre. L’Autriche, le Costa Rica, la Finlande, l’Irlande, Malte, la Moldavie, la Serbie, la Suède, le Turkménistan, sont reconnus comme neutres par la communauté internationale et ont inscrit cette neutralité dans leur constitution.
7. Et face aux Russes ?
En réalité, la neutralité suisse est toujours sujette à interprétation, et fait l’objet de nombreux débats en Suisse. Une fois n’est pas coutume, la Suisse a repris l’intégralité des sanctions financières européennes contre la Russie. C’est d’autant plus important que, depuis les précédentes sanctions, la plupart des transactions financières russes en Europe passaient pas la Suisse.
Depuis, le débat sur la neutralité agite le pays. D’un côté, les partisans d’une interprétation stricte de la neutralité, qui interdit de s’impliquer activement dans un conflit. De l’autre, les défenseurs du droit international, qui souhaitent être solidaires avec l’Ukraine et les alliés européens.
La fin de la neutralité suisse tel qu’on la connaissait ? Allez savoir…
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