Avortement aux États-Unis, visite de Xi Jinping à Hong Kong, … Que s’est-il passé dans le monde cette semaine ?

Un globe entouré des différents sujets (avortement États-Unis, Soudan, OTAN, ...)

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Car il se passe aussi des choses loin de nos frontières. En 11 infos, on vous résume (presque) toute l’actualité internationale de la semaine !

1. L’arrêt Roe v. Wade abrogé, une décision qui divise les États-Unis

Vendredi dernier, la Cour suprême a révoqué l’arrêt Roe v. Wade de 1973 qui légalisait le droit à l’avortement aux États-Unis. La plus haute juridiction du pays laisse le choix aux États d’autoriser ou non l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Des réactions qui ont divisé la société américaine. 13 États avaient anticipé cette décision avec l’adoption des trigger laws, des lois qui entrent automatiquement en vigueur après l’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade. Le Missouri a été le premier État à l’interdire. La moitié des 50 États devraient ou ont déjà limité ou interdit l’avortement.

La carte des États sur l'IVG
La carte des États sur la question de l’avortement

D’autres États ont décidé de devenir des « sanctuaires » comme la Californie, l’Oregon et Washington qui se sont engagés à bloquer toutes les demandes d’extradition pour les soignants ayant pratiqué des IVG. Le Colorado, le Connecticut, le Maine, le Massachusetts, le Minnesota, le New Jersey et New York ont ouvert la possibilité aux résidentes d’autres États de venir avorter chez eux.

De nombreuses entreprises ont réagi à cette mesure. Ils ont annoncé qu’ils prendraient en charge les frais médicaux aux employées qui souhaitent avorter dans un État qui l’autorise. On retrouve des grandes marques comme Meta (maison mère de Facebook), Walt Disney, Microsoft, Starbucks, Uber ou la banque JPMorgan. Certaines associations ont même proposé d’héberger les femmes qui viennent avorter, de stocker des pilules abortives pour les donner et de faire des dons aux fondations.

Une femme brandit une pancarte avec écrit "My body, my choice"
De nombreux Américains sont descendus dans la rue pour protester contre l’abrogation de l’arrêt

2.  Le Japon prolonge son alerte de pénurie d’électricité

Depuis le 25 juin, le Japon vit sous des températures qu’il n’a pas l’habitude de subir à cette période de l’année. Au mois de juin traditionnellement, la saison des pluies entame ses dernières semaines et le thermomètre n’affiche pas plus de 30 °C. Cette année, la saison des pluies s’est terminée avec 22 jours d’avance, un record depuis 1951. Dans tout l’archipel, il fait aux alentours de 35 °C ce qui met en difficulté le réseau électrique. 

Ce mardi, Fumio Kishida, le Premier ministre, a prolongé l’alerte à la pénurie de courant. Ce niveau est atteint lorsque la réserve de sécurité des compagnies descend en dessous les 5 %. En dessous des 3 %, le risque de coupure est élevé. Ce lundi, les réserves étaient proches de 3,7 %. Dans cette situation, le gouvernement appelle les citoyens à limiter leur consommation d’électricité entre 15 h et 18 h, la période la plus tendue sur le réseau électrique. 

Il n’y a pas que les particuliers qui font des efforts. Les grands magasins ont mis à l’arrêt les escaliers mécaniques, la tour Tokyo Skytree – la plus haute tour du Japon –  est dans le noir et les employés sont appelés à ne pas faire d’heures supplémentaires pour éviter une forte consommation des locaux. L’approvisionnement connaît une période critique avec la transformation du réseau pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050. Le gouvernement veut relancer les centrales nucléaires à l’arrêt mais également d’une centrale au gaz à l’est de Tokyo. Le Japon risque des coupures de courant tout l’été avec les fortes chaleurs.

Kamakura
La ville japonaise de Kamakura est elle aussi touchée par cette tension électrique © Patrick Bouchenard

3. L’Iran lance une fusée avant le retour des pourparlers

L’Iran a frappé fort ce dimanche. La veille, Téhéran annonçait, avec la visite de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, le retour aux négociations nucléaires avec les Occidentaux. Pour démontrer ses améliorations, l’Iran a lancé pour la deuxième fois une fusée Zuljanah capable de placer des satellites en orbite. Le lanceur est un pionnier pour la technologie iranienne puisqu’il est le premier à avoir deux étages composés de combustible solide et de combustible liquide pour le dernier étage.

L’événement a été diffusé par la télévision iranienne. La dernière phase du développement du projet a été lancée dans la foulée de l’opération. D’après de nombreux experts, cette technologie permettrait à l’Iran d’utiliser des missiles balistiques. Limitée à 2 000 km actuellement, Téhéran pourrait réussir à augmenter considérablement sa portée. Les grandes puissances souhaitent relancer rapidement les pourparlers avec l’Iran pour éviter que le pays n’avance trop rapidement sur son programme spatial et nucléaire. 

Après le retrait de Donald Trump de l’accord de 2015, l’Iran et les États-Unis se rejettent la faute. Téhéran souhaite le retrait de toutes les sanctions de Washington et retrouver les avantages économiques de l’accord de Vienne (2015). Cet accord-cadre avait pour but de contrôler le programme nucléaire iranien et de permettre la levée progressive des sanctions économiques qui touchent le pays.

Le lancement a été diffusé sur la chaîne Irinn
Les Gardiens de la révolution avaient déjà envoyé une autre fusée en décembre dernier © Irinn

4.  Xi Jinping en visite à Hong Kong

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Xi Jinping, le président chinois, va effectuer sa première visite à l’étranger depuis le début de la pandémie de Covid-19. Ce déplacement est symbolique puisqu’il sera à Hong Kong. Cinq ans après son dernier passage, le dirigeant chinois vient célébrer les 25 ans de la rétrocession (un territoire cédé à un autre État) de l’ancienne colonie britannique à la Chine. Hong Kong se retrouve à mi-parcours de l’échéance de 2047. Dans les années 1980, la Chine avait promis que « rien ne changerait » sur le territoire après la rétrocession jusqu’ à cette date et que le principe du « un pays, deux systèmes » serait adopté.

Pourtant, ce vendredi, Xi Jinping vient également introniser le nouveau gouvernement. Après avoir réprimé la révolution des parapluies en 2014 et les violentes manifestations en 2019, Pékin continue d’intégrer Hong Kong au reste du pays. L’adoption de la loi de sécurité nationale en 2020 a arrêté une grande partie de l’opposition puisque la justice chinoise a pris le dessus. John Lee, le nouveau gouverneur, a notamment participé aux répressions en 2019 en tant que chef de la sécurité. Hong Kong se prépare donc à recevoir Xi Jinping et montrer l’image d’une ville unie derrière son gouvernement et indirectement à la Chine.

Xi Jinping
Tout le territoire d’Hong Kong a été préparé depuis une semaine à l’arrivée de Xi Jinping pour les célébrations de fin de semaine

5. 23 migrants décèdent à la frontière entre le Maroc et l’Espagne

Le 24 juin dernier, 23 personnes sont décédées à la frontière de l’enclave espagnole de Melilla avec le Maroc. L’association marocaine des droits humains (AMDH) recense quant à elle 27 victimes. Des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre malgré les grilles à la frontière. 140 policiers ont été blessés. Plus de 2 000 migrants voulaient rejoindre l’enclave espagnole. 

La barrière de Melilla fait 6 mètres de haut sur 12 kilomètres © StephaneMGrueso
La barrière de Melilla fait 6 mètres de haut sur 12 kilomètres © StephaneMGrueso

L’ONU a dénoncé « un usage excessif de la force » contre des migrants « des deux côtés de la frontière ». L’organisation réclame une « enquête efficace et indépendante » pour connaître les causes. L’Union Africaine a également demandé une « enquête immédiate ». Le parquet général espagnol a également ouvert une enquête à « la gravité des faits survenus, qui pourraient affecter les droits humains et les droits fondamentaux des personnes ». 75 personnes sont poursuivies en justice selon les associations sur place. 

La route migratoire qui passe par la Libye était auparavant privilégiée mais le passage par ces routes sont de plus en plus difficiles d’accès. Les migrants se dirigent dorénavant par les territoires espagnols. Les enclaves de Ceuta et Melilla sont les seules frontières terrestres entre l’Union européenne et le continent africain.

carte ceuta melilla
Les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla sont considérés comme les passages entre l’Europe et l’Afrique © Holthoff

6. 56 personnes décèdent dans un camion au Texas

Ce lundi, un employé municipal de San Antonio au Texas a entendu des appels à l’aide qui provenaient de l’arrière d’un poids lourd. Il a décidé d’ouvrir la porte et il a découvert 64 personnes. 48 personnes étaient déjà décédées et 16 ont été transportées à l’hôpital mais cinq ont succombé à leur blessure. Les « passagers » souffraient d’hyperthermie et de déshydratation aiguë alors que les températures à l’extérieur frôlaient les 40 °C.

Les autorités ont arrêté quatre personnes. Le chauffeur, Homero Zamorano, a été interpellé après avoir voulu faire croire qu’il était l’un des survivants. Christian Martinez est soupçonné d’avoir échangé les migrants avec le conducteur. Les deux hommes risquent la prison à vie voire la peine de mort d’après le communiqué du procureur.Les migrants venaient du Mexique, du Honduras, du Guatemala et du Salvador. Les États-Unis, le Mexique, le Honduras et le Guatemala veulent coordonner leurs efforts « de coopération et de soutien » dans l’enquête menée par les autorités américaines. Ces pays veulent également créer un « groupe d’action immédiate » pour « échanger des informations et travailler de manière coordonnée pour démanteler les réseaux de trafic de personnes ».

Un poids lourd en Californie
Joe Biden, le président américain, appelle à renforcer la lutte contre « une industrie criminelle qui brasse plusieurs milliards de dollars »

7. La Turquie donne son accord pour l’adhésion de la Suède et de la Finlande

La Turquie a finalement retiré son veto à l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. Lors du sommet de l’Alliance transatlantique, les trois pays ont signé un mémorandum ce mardi pour entamer les démarches officielles. La présidence turque a expliqué dans son communiqué que « la Turquie a obtenu ce qu’elle voulait », c’est-à-dire la « pleine coopération » des pays nordiques dans la lutte contre le terrorisme. Ankara reprochait aux deux pays nordiques de soutenir et d’accueillir des membres du PKK (Le Parti des travailleurs du Kurdistan – une organisation politique armée kurde considérée comme terroriste par la Turquie et l’Union Européenne). 

Dès mercredi, la Turquie a réclamé l’extradition de 33 personnes. « Dans le cadre du nouvel accord, nous allons demander à la Finlande l’extradition de six membres du PKK et six membres de Fetö ; et à la Suède d’extrader dix membres de Fetö et onze du PKK », a ajouté Bekir Bozdag, le ministre de la Justice. Le Fetö est le mouvement fondé par le prédicateur Fethullah Gülen, instigateur de la tentative de coup d’État de 2016 d’après le pouvoir en place. En Suède et en Finlande, de vives réactions se sont élevées. La députée suédoise Linda Snecker a regretté que « le gouvernement sacrifie les Kurdes de Suède pour devenir membre de l’Otan ».

Les préisidents des trois pays (Turquie, Suède, Finlande) sont entourés des représentants de l'OTAN
Le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, le président de la Finlande, Sauli Niinistö, et la première ministre de la Suède, Mme Magdalena Andersson ont signé l’accord ce mardi © NATO

8. Les mini-jeux du Pacifique relancent les îles de la région

Après deux ans sans compétition, une vingtaine d’îles du Pacifique se sont affrontées pendant une semaine pour les Mini-Jeux du Pacifique. Organisé tous les quatre ans en alternance avec les Jeux du Pacifique, les athlètes se sont retrouvés à Saipan dans les îles Mariannes du Nord (rattachées au Commonwealth américain). Neuf sports étaient à l’honneur comme l’athlétisme, le triathlon, le tennis ou bien encore le va’a (pirogue polynésienne). 

une course de va'a lors des mini-jeux du Pacifique
Les territoires français ont connu une grande réussite lors des épreuves de va’a © Ando Agulto

La Papouasie Nouvelle-Guinée a remporté les Jeux avec 80 médailles dont 33 en or. Ils ont été notamment portés par l’haltérophile Morea Baru qui a remporté trois épreuves. Les territoires français ont également brillé puisque Tahiti finit deuxième du classement avec 58 médailles (22 en or) devant le pays hôte et l’Australie. La Nouvelle-Calédonie termine 5ème avec 54 médailles mais seulement 11 du plus beau métal. De son côté, Wallis & Futuna a réussi à décrocher six médailles de bronze en grande partie grâce à son équipe de va’a. Dans une ambiance chaleureuse, les sportifs ont utilisé la compétition comme une préparation avant le grand rendez-vous de 2023 et les Jeux du Pacifique aux Salomon.

Les athlètes ont défilé aux Mini-jeux du Pacifique
Les athlètes ont défilé aux Mini-jeux du Pacifique © Ando Agulto

9. L’escalade frontalière continue entre le Soudan et l’Éthiopie

Depuis des années, la relation entre le Soudan et l’Éthiopie s’est détériorée à cause d’un conflit autour de la frontière mais également sur la construction du Grand barrage de la Renaissance sur le Nil. Ce lundi, le Soudan a décidé de rappeler son ambassadeur en Éthiopie après avoir accusé Addis-Abeba d’avoir « exécuté » sept soldats. Le général Abdel Fattah Al-Bourhane, chef de l’armée et homme fort du Soudan depuis son putsch d’octobre 2021, a fait le déplacement à Al-Fashaga, dans l’est du pays. Cette région est contestée par le Soudan et l’Éthiopie. Il a également ordonné à l’armée « d’empêcher tout nouveau mouvement ou violation du droit du sol soudanais ou de ses ressortissants ».

De son côté, l’Éthiopie nie et affirme que l’opération a été montée pour créer « une escalade de tensions ». L’Éthiopie accuse une milice locale d’être à l’origine de ses exactions et de faire porter la responsabilité sur le pouvoir en place. Depuis 2020, le gouvernement est en conflit armé avec le Front de libération du peuple du Tigré. Cette guerre a fait des milliers de déplacés qui se sont réfugiés chez le voisin soudanais. L’Union Africaine s’est dite « inquiète de l’escalade militaire » entre les deux pays.

Abdel Fattah al-Burhan, le chef de la junte soudanaise
Abdel Fattah al-Burhan, le chef de la junte soudanaise, a pris le pouvoir après le régime d’Omar el-Béchir © Kremlin

10. 4 morts et des centaines de blessés dans une corrida en Colombie

Ce dimanche, les habitants d’Espinal, au nord-ouest de la Colombie, se sont rassemblés pour une fête populaire. Ils étaient réunis pour un spectacle taurin, une forme de corrida locale où les spectateurs se confrontent à un taureau. Pendant l’événement, un gradin des arènes Gilberto Charry en bois, construit pour la manifestation, s’est effondré. D’après les décomptes provisoires, quatre personnes sont décédées et 322 blessées.

Après l’effondrement, le taureau a continué à courir tout en étant blessé et désorienté. Le gouverneur a décidé qu’il allait demander « la suspension de tous ces types de festivités ». La veille, plusieurs personnes avaient été blessées dans la même arène par des taureaux. Gustavo Petro, le nouveau président, a regretté l’incident et réclame la fin de ces festivités : « Je demande aux mairies de ne plus autoriser de spectacles impliquant la mort de personnes ou d’animaux. » Il a notamment fait référence à l’effondrement d’une arène à Sincelejo en 1980 qui avait fait des centaines de morts. Lors de son passage à la mairie de Bogota (2012-2015), il avait mis un terme à la corrida à La Santamaría, l’arène emblématique de la capitale.

11. Le plastique à usage unique interdit en Inde

Le 1er juillet, l’interdiction du plastique unique entre en vigueur en Inde. 19 articles sont concernés par la nouvelle mesure comme le gobelet, les bâtonnets de glace ou les emballages plastiques autour des produits. De la fabrication à la vente, toutes les personnes qui utilisent ces articles encourent une peine de prison de cinq ans ou une amende de 100 000 roupies (environ 1218 €). 

Une décision qui est assez controversée dans le pays. Les écologistes saluent une bonne démarche alors que l’Inde générait 9,5 millions de tonnes de déchets plastiques par an en 2015. Un chiffre remis en cause par plusieurs experts. Le gouvernement affirme également que 60 % des déchets sont recyclés mais serait en réalité de seulement 12 % selon le Centre pour la science et l’environnement.

Par le passé, certains états comme le Maharashtra et le Karnataka avaient essayé d’interdire le plastique à usage unique avant de faire marche arrière.Cette interdiction met en difficulté les cinq millions de chiffonniers dans le pays qui risquent désormais des amendes. Les vendeurs à la sauvette protestent également puisqu’ils vont devoir augmenter leurs prix avec des substituts en papier. Les principaux détracteurs estiment que l’offre d’alternatives est insuffisante et que le gouvernement devrait soutenir la population pour faire face à cette nouvelle mesure. 

Du plastique dans les rues de Chennai
L’Inde est un des derniers pays à interdire le plastique à usage unique © India Water Portal

 

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