📋 Le contexte 📋
Le secteur des transports est extrêmement polluant puisqu’il représente un tiers des émissions de gaz à effet de serre dans l’Union Européenne. D’après le Parlement européen, le transport routier compte pour un peu plus de 70 % des émissions de ce secteur et les voitures émettent environ 60 % du CO2 du transport routier. En outre, ces véhicules contribuent grandement à la pollution de l’air en ville, on peut donc voir un fort intérêt à électriser les transports urbains. Électriser le parc automobile contribuerait ainsi à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, puisque durant leur utilisation, les véhicules thermiques polluent bien plus que leurs homologues électriques.
En France, les ménages peuvent opter pour des voitures 100% électriques, ou bien à moteur hybride (avec un moteur thermique combiné à un ou plusieurs moteurs électriques). En 2018, deux millions de voitures électriques ont été vendues dans le monde. Leurs ventes progressent rapidement, mais ne représentent actuellement que 2,5% des ventes totales de voitures dans le monde. La Chine représente la moitié de ces ventes. En octobre, l’Europe a acté la fin de la vente de voitures neuves avec un moteur thermique à partir de 2035. Cela concernera tous les types de véhicules (voitures particulières, véhicules utilitaires) équipés d’un moteur à combustion, y compris les hybrides ou hybrides rechargeables.
Le Ministère de l’Écologie est favorable au développement des « véhicules propres », qui réduisent la dépendance énergétique et diminuent la pollution sonore en milieu urbain. Le gouvernement souhaite atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, et les voitures électriques font partie intégrante de sa stratégie pour y parvenir. Le Président Macron ambitionne également de produire de l’électricité décarbonée, notamment grâce au nucléaire, source d’énergie qui fait toujours débat, et aux énergies renouvelables. De plus, le secteur automobile représente une industrie importante dans l’Hexagone.
Le gouvernement souhaite ainsi réindustrialiser la France et voit en la voiture électrique une opportunité pour recréer des emplois tout en maintenant des objectifs climatiques ambitieux. Cette réindustrialisation passerait également par une « préférence européenne » pour les constructeurs de véhicules. Le groupe français Imerys a annoncé en octobre 2022 le lancement d’un projet d’exploitation d’une première mine de lithium en France, dans l’Allier. Pour faciliter le passage à l’électrique, un « bonus écologique » dont le montant peut atteindre jusqu’à 7000€ est prévu sous certaines conditions pour les ménages les plus modestes.
Pourtant, certains estiment que la voiture électrique n’est pas écologique, notamment en raison des batteries, dont l’extraction des composants (cobalt, lithium, cuivre…) est très polluante. En effet, plus d’énergie est nécessaire à la fabrication de la voiture électrique (dite énergie grise) que celle d’une voiture thermique. Cette fabrication est également plus émettrice de carbone. Par ailleurs, plus on augmente la taille de ces batteries dans une voiture, plus elle est polluante. Cela signifie qu’un véhicule électrique a une « dette carbone » quand il commence à être utilisé. Il doit donc être utilisé suffisamment longtemps pour compenser la pollution liée à sa fabrication. Ensuite, la provenance de l’électricité que consomment ces voitures pose également question. Si l’électricité produite en France est plutôt décarbonée, ce n’est pas le cas dans les pays où l’électricité peut provenir d’une centrale à charbon. Or, à l’échelle mondiale, près de 40% de l’électricité est produite grâce à ce combustible. En conséquence, le gain écologique de la voiture électrique serait encore limité.
Alors, la voiture électrique est-elle vraiment écologique ? On en débat !