Le contexte
Le principe du Drenche est de présenter l’actualité sous forme de débats. Le but est qu’en lisant un argumentaire qui défend le « pour » et les arguments du camp du « contre », vous puissiez vous forger une opinion ; votre opinion.
Nous sommes assis sur le volcan de nos dettes
Comme le dit François Fillon : « Nous sommes assis sur le volcan de nos dettes, attention à son réveil ».
De fait, nous devons nous attaquer au vrai problème : celui de la dépense publique qui est bien trop importante en France. Ainsi, nous sommes les champions du monde de la dépense publique : 55,5% de notre richesse nationale sert à payer les dépenses des trois fonctions publiques d’Etat, territoriale et hospitalière. C’est intenable. Nous devons remettre de l’ordre dans nos finances et réduire ces dépenses de 100 Milliards d’euros en 5 ans.
En effet, il y a urgence à nous désendetter pour préserver notre avenir et notre indépendance. Le chantier du désendettement de la France doit être une priorité nationale et gouvernementale.
D’ailleurs il faut aussi imposer que l’on revienne le plus vite possible à un budget de l’Etat voté à l’équilibre : c’est le principe de la règle d’or. C’est en réduisant les dépenses publiques que nous échapperons à la hausse des impôts et que nous pourrons faire disparaître la dette, véritable épée de Damoclès suspendue au-dessus de notre tête. Il faut savoir qu’actuellement chaque Français a plus de 31.000 Euros de dettes sur ses épaules et la dette cumulée représente 2.000 Milliards d’Euros soit l’équivalent d’une année de création de richesse nationale.
L’objectif est donc de résorber le déficit pour atteindre l’équilibre et ensuite engager la baisse des prélèvements obligatoires ainsi que le remboursement de la dette. Parmi les mesures incontournables pour atteindre cet objectif il y a la nécessité de réformer de fond en comble la gouvernance publique, de revenir aux 39 heures dans la fonction publique et ainsi pouvoir réduire le nombre de fonctionnaires. Cette réduction ne sera alors que le résultat d’un processus global de réforme permettant de maintenir le niveau de service rendu à nos concitoyens avec moins de fonctionnaires et donc plus d’efficacité.
Nous devons arrêter d’associer la qualité du service public avec l’augmentation des dépenses et du nombre des fonctionnaires. La preuve nous est d’ailleurs donnée avec l’inefficacité des politiques du logement, de l’emploi, de la formation professionnelle et de l’Education nationale qui sont financés à grand renfort d’argent public pour un piètre résultat. Dans un Etat moderne, une réforme de fond de la gouvernance du secteur public permet de garantir la qualité des services publics tout en réduisant le nombre de fonctionnaires.
Il faut tenir un discours de vérité sur l’avenir de la fonction publique
L’avenir de la fonction publique doit être une question centrale dans les débats qui mèneront à l’élection présidentielle. Évidemment, je combattrai la proposition de François Fillon visant à « supprimer » 500 000 postes de fonctionnaires ; celle-ci traduit l’état d’esprit revanchard à l’égard des fonctionnaires qui anime depuis des années la droite conservatrice et libérale. Mais, au-delà, je suis convaincu que la gauche doit porter un discours offensif sur la fonction publique en réaffirmant son rôle de premier plan dans la vie de notre pays.
Caricaturée de toutes parts, la fonction publique fait office de bouc émissaire pour tous ceux qui manquent d’idées. Je veux rétablir certaines vérités. Le statut de la fonction publique, qui protège la carrière de l’agent par-delà les alternances politiques, est avant tout une garantie de neutralité du service public pour les citoyens. S’agissant de la durée du travail dans le secteur public, je veux rappeler que celles et ceux qui travaillent les nuits et les week-ends sont d’abord les agents publics qui assurent la continuité du service public. Surtout, je refuse cette vision insensée qui consiste à opposer les salariés du secteur privé et les fonctionnaires. L’économie ne fonctionne que grâce aux garanties que sont le respect de la loi et l’accès de tous aux services de base : cela, nous le devons à nos agents publics.
Il est absurde d’exiger une qualité de service toujours plus élevée aux agents publics tout en réduisant sans cesse leurs moyens ou en aggravant leurs conditions de travail. Regardons les besoins de nos compatriotes en face. Qui ne voit pas que la prise en charge de la petite enfance ou l’accompagnement des personnes âgées dépendantes appellent la création de nouveaux services publics, plutôt que de laisser le marché proposer à chaque famille une réponse selon son compte en banque. Il y a urgence à recruter dans certains secteurs : l’éducation et la santé notamment. Cette politique suppose l’abandon du principe des « administrations prioritaires » qui aboutit au sacrifice de toutes les autres administrations aussi vitales soient elles.
Plutôt que de démanteler l’État, ma priorité sera au contraire de réarmer les corps de contrôle qui n’ont plus les moyens de remplir leur mission au service des citoyens et de leurs droits. Je pense notamment aux services de contrôle fiscal qui assurent le recouvrement de l’impôt, à l’inspection du travail qui protège les salariés, à la DGCCRF et aux services des douanes qui protègent les consommateurs et limitent les trafics, ou encore aux services sanitaires et vétérinaires qui protègent notre santé.
Au quotidien, le travail des agents publics apporte des solutions et des protections à nos concitoyens et renforce notre cohésion nationale. Ils font battre le cœur de la France. C’est pourquoi le maintien de services publics de qualité sur tout le territoire est au cœur de mon projet.