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Le principe du Drenche est de présenter l’actualité sous forme de débats. Le but est qu’en lisant un argumentaire qui défend le « pour » et les arguments du camp du « contre », vous puissiez vous forger une opinion ; votre opinion.
Homéopathie : un déremboursement dans l’intérêt de tous
Suite à l’avis de l’HAS (Haute Autorité de Santé) en faveur du déremboursement de l’homéopathie par la solidarité nationale en raison d’un service médical rendu insuffisant, la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn a proposé une diminution du taux de remboursement des spécialités homéopathiques à partir de 2020, pour atteindre un déremboursement complet en 2021. L’homéopathie n’étant pas interdite, les personnes qui le souhaitent pourront continuer à l’utiliser
30 années de remboursement injustifié
Ce remboursement par l’Assurance maladie mis en place en 1985 ne s’appuyait sur aucune réalité clinique : aucune étude ne prouvait l’efficacité de l’homéopathie, et le statut de ces spécialités était dérogatoire, c’est-à-dire sans nécessité de prouver leur intérêt ou leur service médical rendu.
Depuis quelques années, des revues de la littérature se sont multipliées, de même que les avis de diverses académies de médecine, de pharmacie et de sciences, avec la même conclusion : l’homéopathie n’a pas d’efficacité au-delà d’un effet placebo. C’est dans ce sens que certains pays se sont prononcés contre cette pratique.
Aller plus loin, pour des soins plus sûrs
Le Collectif FakeMed se réjouit de l’arrêt du remboursement de l’homéopathie qui lui donnait une légitimité médicale. Nous demandons aussi l’arrêt de l’enseignement de l’homéopathie existant dans quelques universités, afin qu’il soit remplacé par une formation critique aux pratiques de soins non conventionnelles, à la prévention des risques sectaires, à l’évaluation et l’utilisation rigoureuse des technologies de santé, et à la prévention des dangers du lobbying pharmaceutique. Nous attendons que le Conseil national de l’Ordre des médecins cesse de
reconnaître l’homéopathie, afin que les médecins exercent tous une médecine fondée sur la preuve, pour une meilleure prise en charge des patients. Nous demandons aux complémentaires santé, devenues obligatoires, de proposer des forfaits ne comprenant aucune pratique de soins dont l’efficacité n’a pas été prouvée.
L’homéopathie n’est pas sans risques
L’absence d’effets indésirables est souvent mise en avant pour soutenir l’utilisation de l’homéopathie. Pourtant, l’homéopathie n’est pas sans risques : détournement des soins conventionnels ; retard de prise en charge ; médicalisation systématique de la population au détriment d’une véritable formation et éducation à la santé. A ce jour, il n’existe aucune preuve de l’effet de l’homéopathie sur la iatrogénie médicamenteuse ou l’antibiorésistance. La santé n’a pas besoin d’être autant surmédicalisée, surtout par une pratique paternaliste prétendant soigner Ebola, le Sida ou l’homosexualité.
Vous ?
Malgré tous nos efforts, nous n’avons pas pu trouver de seconde personne légitime, compétente, et partante pour défendre ce point de vue.
Si cela vous tente, n’hésitez pas à nous contacter !
L’homéopathie, ça marche !
Dr Charles BENTZ
Médecin, Président du Syndicat national des médecins homéopathes françaishttp://www.snmhf.net
L’homéopathie, ça marche ! Contrairement à ce qu’affirment ses détracteurs, de nombreuses études scientifiques ont été publiées depuis le milieu du XXe siècle, qui prouvent son action sans pouvoir encore l’expliquer.
L’expérience nous montre au contraire que l’homéopathie apporte une réponse thérapeutique à bien des pathologies
Le médicament homéopathique, partiellement remboursé par la Sécurité Sociale, à hauteur de 30 %, représente 0,29 % en valeur des dépenses de l’assurance maladie. Convenons que ce serait encore trop si l’homéopathie ne présentait aucun intérêt thérapeutique. Si elle revenait plus cher qu’un autre traitement qui serait par surcroît mieux indiqué. L’expérience nous montre au contraire que l’homéopathie apporte une réponse thérapeutique à bien des pathologies, en alternative ou en complémentarité des autres traitements médicaux. Ceux qui font ce choix ne sont ni des illuminés, ni des incompétents, encore moins des charlatans. La thérapeutique homéopathique traite les pathologies les plus fréquemment rencontrées en médecine générale. Son innocuité permet par exemple de traiter avec succès les enfants pour leurs pathologies infectieuses.
Le non-remboursement de l’homéopathie entraînerait son usage par des non médecins
Plus de la moitié des Français font appel occasionnellement ou régulièrement à des traitements homéopathiques. 5000 médecins pratiquent l’homéopathie à titre principal, 25 000 occasionnellement. Tous répondent aux critères de médecins spécialistes en médecine générale. Ce qui est important, c’est qu’en France, seul un médecin peut décider de la pertinence ou non d’un traitement homéopathique, sur la base d’un diagnostic médical. Le non-remboursement de l’homéopathie entraînerait son usage par des non médecins, guérisseurs, naturopathes ou pire, par de véritables charlatans.
La Suisse vient de l’intégrer à son système de soins
Au terme de plusieurs années d’analyse, la Suisse vient de l’intégrer à son système de soins. Beaucoup plus loin, des pays très peuplés et aux moyens économiques limités comme l’Inde l’ont inscrite officiellement dans leur offre de soins, au côté de la médecine occidentale et de la médecine ayurvédique.
Nous devrions tous nous attaquer solidairement aux vrais enjeux pour la santé de nos concitoyens : favoriser une médecine intégrative incluant toutes les thérapeutiques efficaces médicamenteuses et non médicamenteuses, avec discernement, grâce à notre qualité de médecins reposant sur un socle commun de formation.
Faut il continuer à rembourser l’homéopathie ?
Antoine Demonceaux
Médecin homéopathe et psychanalyste à Reims. Ex attaché de consultation d’homéopathie au CHU de Reims. Coordinateur du DIU de thérapeutique homéopathique à lafaculté de Médecine de Reims (Reims-Brest-Lyon)
Médecin généraliste installé depuis 35 ans, ma pratique quotidienne me permet de prescrire de l’homéopathie à mes patients dans une grande part des indications de la médecine générale. Non seulement l’homéopathie ne doit pas être déremboursée, mais il semble pertinent d’en favoriser l’accès au plus grand nombre.
Arrêter de rembourser l’homéopathie, c’est ouvrir l’accès à des traitements plus coûteux, plus dangereux
Arrêter de rembourser l’homéopathie, c’est ouvrir l’accès à des traitements plus coûteux, plus dangereux (iatrogénicité) et n’ayant pas fait la preuve de plus d’efficacité. Pour preuve, l’étude EPI3* (plus de 8000 patients, 800 médecins généralistes) a montré que l’homéopathie tout en procurant un bénéfice clinique comparable, permet la prescription de 2 fois moins d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires et 3 fois moins de psychotropes.
Dans notre monde médical empreint de surconsommation et de dérives de prescription : antibiothérapie avec son cortège de résistances, psychotropes aux effets d’accoutumance et délétère sur le système nerveux bien connus, anti-inflammatoire nécessitant une co-prescription pour en éviter les effets les plus nocifs, l’homéopathie est une alternative qui m’apporté des résultats positifs que mes patients me confirment.
Pratiquant une médecine de soin, mon souci premier est celui de l’efficacité de mes traitements. Mais je n’oublie pas un article fondamental du serment que j’ai prononcé lors de ma thèse de doctorat en médecine : Primum non nocere !
L’homéopathie, qui limite la surconsommation médicamenteuse, a entièrement sa place et se doit d’être prise en charge
C’est un enjeu prioritaire de la santé publique qui intègre le soin, mais également la prévention des récidives et le maintient de la santé de la population. L’homéopathie, qui limite la surconsommation médicamenteuse, la iatrogénie et l’antibio-résistance, a entièrement sa place et se doit d’être prise en charge. L’enjeu économique est également de taille, qui permettrait de réduire de plus de 30% les coûts médicaux de première intention. Pour mémoire, les médicaments homéopathiques représentent 0,29% des remboursements.
Un exemple permet d’illustrer ces donnée : une étude menée sur le traitement des bronchiolites du nourrisson a montré que l’homéopathie permet de réduire de 30% la récidive des crises évitant à nombre d’enfant le passage à l’asthme. [1]
Aujourd’hui, ¼ des médecins généralistes, ¾ des sages femmes et plus de 50% de la population font confiance aux traitements homéopathiques. Ce serait faire fi de leurs compétences, qualités médicales, intelligence et probité que de les balayer d’un revers de main.
[1] STAGNARA., DEMONCEAUX A., VAINCHTOCK A., NICOLOYANNIS N., DURU G : «Étude sur la prise en charge de la bronchiolite du nourrisson en médecine ambulatoire». Le Pédiatre, juillet 2004
*Précision de l’équipe de rédaction du Drenche : EPI3 est une série de 9 études observationnelles financées par le laboratoire pharmaceutique Boiron et réalisée par une entreprise privée LA-SER.
Pour aller plus loin
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