📋 Le contexte 📋
Le cirque est un lieu de spectacle où l’on peut accéder à tout un univers magique, fantastique et exceptionnel. Du latin circus, qui rappelle sa forme circulaire, le cirque existe depuis longtemps, et se développe en Angleterre à partir de la fin du XVIIIème siècle. Si d’origine il est avant tout un spectacle équestre, les numéros se diversifient rapidement avec des représentations d’acrobate, du domptage, ou des clowns. Ainsi se construit tout un monde itinérant qui se déplace sous chapiteau à travers les villes avec de nombreux animaux et une grande famille d’artistes et de spécialistes d’une technique.
Sources : Universalis.fr, Une histoire du cirque de Pascal Jabob, Seuil, 2016.
Aujourd’hui le cirque se diversifie et devient de plus en plus varié. C’est ce qui explique qu’une différence soit faite entre le cirque traditionnel et un autre champ plus contemporain. Autant la forme que le contenu évolue : danse contemporaine, théâtre… Dans ce contexte, une réflexion sociétale est apparue autour de l’intervention d’animaux sauvages au cours des spectacles. Les cirques pourraient être amenés à ne plus pouvoir faire participer les lions, tigres, éléphants ou les ours dans leurs numéros. C’est ce que soutiennent les signataires du RIP (Référendum d’initiative partagée) sur le bien-être animal lancé en juillet 2020. Cette idée est au cœur de la réflexion dans un projet de loi présenté par Barbara Pompili à l’Assemblée Nationale en passe d’y être discuté le 26 janvier 2021.
Sources : Sudouest.fr, Referendumpourlesanimaux.fr.
Ces préoccupations pour le bien-être des animaux interviennent dans le cadre d’une mouvance en faveur de la cause animale dans le débat public. Accusés par de nombreuses associations de maltraitance (conditions de transports avec des cages exigües, stress derrière les représentations…), les cirques sont régulièrement pointés du doigt. Dans le monde, 28 pays interdisent déjà la participation des animaux sauvages, et d’autres la limitent et l’encadrent. En France, certaines villes ont déjà pris les devants (Ajaccio, Montpellier, Creil…). L’enjeu est de taille, et certaines personnes plaident plutôt pour un meilleur contrôle de la santé des animaux, pour ne pas mettre en danger les compagnies.
Sources : Sudouest.fr, Cirques-de-france.fr.
🕵 Le débat des experts 🕵
Malgré nos recherches, nous n’avons pas pu trouver de contributeur pour défendre cette thèse. Si vous êtes compétent et légitime ou que vous connaissez quelqu’un qui l’est, n’hésitez pas à nous contacter : contact@ledrenche.fr !
Depuis mon élection en tant que député fin septembre dernier, ce ne sont pas moins de deux textes que nous avons examiné sur la question de la condition de vie animale. Sujet important certes mais dans la période que nous connaissons les priorités pourraient néanmoins être ailleurs.
Évidemment, je ne suis absolument pas favorable à la maltraitance animale. Cela va mieux en le disant car souvent les raccourcis sont rapides. Pour autant, je ne suis absolument pas favorable à ce que des lobbys et des minorités détruisent nos traditions et nos modes de vie spécialement dans nos campagnes.
Pour avoir pris le temps de rencontrer et de discuter avec les professionnels du cirque, nous sommes bien loin de la maltraitance animale généralisée! Les circassiens aiment leurs bêtes, vivent avec elles depuis des générations. Réduire leurs activités à de la maltraitance est une profonde erreur. Si bien sûr, des abus et des mauvais traitements existent, il faut les combattre et les punir sévèrement mais il ne faut pas créer d’amalgames volontairement.
L’activité des circassiens est aujourd’hui strictement encadrée: posséder un animal de cirque nécessite d’obtenir un diplôme, certificat de capacité délivré par l’État. De nombreuses normes existent pour vérifier la bonne détention des animaux et surtout des contrôles sont régulièrement effectués. Les animaux de cirque bénéficient d’espaces importants et sont stimulés tous les jours par ces amoureux des animaux sauvages. La justification du débat porte sur deux éléments principaux. Le premier considère qu’il convient d’établir une distinction entre animaux sauvages et animaux domestiques. Mais cela est totalement fallacieux car le terme «animaux issus de la faune sauvage» laisse supposer que ces animaux ont été prélevés dans la nature ce qui n’est plus le cas depuis 1987. Ils seraient d’ailleurs incapables de vivre dans la nature. Ce sont ces animaux, au même titre que ces animaux des parcs zoologiques, qui sont les ambassadeurs des animaux sauvages encore existants dans la nature.
Le second évoque que l’itinérance des circassiens serait source de mauvaises conditions de vie. C’est méconnaître que ces professionnels sont dotés d’équipements adéquats et savent organiser leurs saisons sans porter préjudice à leurs bêtes mais pour cela il faut prendre le temps d’échanger avec eux. Car oui, la prochaine étape sera l’interdiction des animaux dans les parcs zoologiques comme cela a commencé avec les Delphinarium pour ensuite condamner toute personne qui détiendrait un animal de compagnie au grand dam de tous les amoureux des animaux.
C’est d’ailleurs ce qu’explique très bien un grand penseur de la pensée anti spéciste, le professeur Francione: «l’approche abolitionniste s’applique également au fait d’avoir des animaux de compagnie, car cela n’est pas plus justifiable que les autres formes de détention d’animaux.» Ouvrons donc les yeux sur la pression de ces activistes qui menacent indéniablement à terme nos éleveurs, nos bouchers et plus largement tous nos modes de vie qui devront inéluctablement évoluer dans un monde sans animaux, sans viande.