Ce débat a été réalisé avec le soutien de la Commission Européenne
Pourquoi ?
Les initiatives citoyennes européennes sont un mécanisme permettant la participation des citoyens européens. Avec la Commission européenne, nous nous sommes engagés à animer le débat autour de ces ICE.
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Le principe du Drenche est de présenter l’actualité sous forme de débats. Le but est qu’en lisant un argumentaire qui défend le « pour » et les arguments du camp du « contre », vous puissiez vous forger une opinion ; votre opinion.
Pour un « TTIP » à l’image des valeurs et des choix de société européens
Patricia LALONDE
Députée au Parlement européenhttp://www.europarl.europa.eu/meps/en/188254/Patricia_LALONDE_home.html
Le « Transatlantic Trade and Investment Partnership », ou « TTIP » est un projet d’accord négocié entre l’administration Obama et la Commission européenne entre 2013 et 2017, avec pour objectif de renforcer nos liens économiques et commerciaux. L’élection de Donald Trump sur un programme protectionniste, a porté un coup d’arrêt à ces négociations.
Pourtant, il existe un intérêt, à la fois économique et géopolitique, à rapprocher les économies européenne et américaine. La somme de nos deux économies correspond à la moitié du PIB mondial, et nos échanges à un tiers des flux commerciaux. En intensifiant nos liens, nous pourrions accroître notre prospérité commune et avoir un effet de levier sur nos autres partenaires commerciaux, notamment la Chine. En effet, étant donné le poids économique euro-américain, les normes transatlantiques auraient un impact indirect sur le reste du monde, dans la mesure où les autres pays devraient les respecter pour commercer avec le bloc. Ceci offrirait aux deux partenaires un pouvoir considérable, car en maîtrisant ces règles, ils décident de la façon dont doit s’organiser la globalisation des échanges.
Bien entendu, un accord est le fruit d’une négociation, et il ne s’agit pas de mettre tous les sujets sur la table. Nous n’avons pas vocation à converger dans tous les domaines. Mais il existe des sujets stratégiques tels que les biens industriels et les marchés publics sur lesquels nous pourrions avancer. Nous pourrions aussi faire progresser le développement durable, la protection des droits de l’homme et de l’environnement ou encore la lutte contre la corruption par ce biais. Mais, par exemple, je ne suis pas sûre qu’il faille négocier sur l’agriculture, tant celle-ci est essentielle à notre subsistance alimentaire et à l’équilibre de nos sociétés. C’est trop sensible.
Cet accord est donc ce que l’on décide d’en faire, et l’objectif de l’Union européenne doit être de faire en sorte qu’il soit à l’image des valeurs et des choix de société qu’elle défend.
Malheureusement, l’administration américaine actuelle ne joue pas le jeu des relations commerciales internationales, elle use de la menace et ébranle l’équilibre du système multilatéral. C’est dangereux, car si les règles sur lesquelles reposent nos échanges sont déstabilisées, ce n’est plus le droit et la justice qui régissent ceux-ci mais des rapports de force, ce qui est la porte ouverte à tous les dangers. Tant que l’administration américaine persistera sur cette voie, il sera impossible de relancer les négociations du TTIP.
Vous ?
Malgré tous nos efforts, nous n’avons pas pu trouver de seconde personne légitime, compétente, et partante pour défendre ce point de vue.
Si cela vous tente, n’hésitez pas à nous contacter !
Le TAFTA va contre les intérêts des citoyens européens
Le traité transatlantique de libre-échange ne correspond en rien aux besoins immédiats de l’Union européenne. Les écologistes, mobilisés aux côtés des collectifs citoyens, rappellent depuis plusieurs années que le TAFTA fait peser une réelle menace sur l’ensemble de nos normes, qu’elles soient financières, alimentaires, sociales, sanitaires et environnementales. Concrètement, ce traité pourrait affaiblir les normes européennes en matières de pesticides, d’OGM, d’hormones ou de gaz de schiste. Mais ce que l’on sait moins, c’est que le TAFTA est aussi et surtout une véritable menace pour notre modèle social, notre service public et nos acquis sociaux, déjà mis à mal depuis la crise.
Ce traité est par ailleurs porteur d’une idéologie dangereuse, celle d’un libre-échange aveugle, qui fait la part belle, via des tribunaux d’arbitrage, à une justice privée soumise aux intérêts des grandes firmes plutôt qu’au bien-être des citoyens. Alors qu’on n’a cessé de nous rabâcher la nécessité d’aller vite dans ces négociations, avec la promesse d’une hausse de la croissance à la clef, des études montrent que « le retour sur investissement » pourrait se traduire par la disparition pure et simple de centaines de milliers d’emploi en France et en Europe (600 000 emplois en Europe dont 134 000 en France selon cette étude de 2014). Les PME en seraient les premières victimes. D’ailleurs, l’histoire le prouve, puisqu’en 12 ans l’Accord de Libre-échange Nord-américain (ALENA) a détruit 5 millions d’emplois agricoles au Mexique et un million d’emplois aux Etats-Unis !
De fait, alors que les négociations semblent au point mort depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche, l’adhésion au TAFTA est de moins en moins évidente. Pourtant, d’autres traités du même acabit nous inquiètent. C’est le cas du CETA (traité de libre échange avec le Canada), du JEFTA avec le Japon ou encore de l’accord en cours avec le Mercosur qui posent le même genre de problèmes.
Aussi, il est important que des deux côtés de l’Atlantique la société civile continue de se mobiliser pour refuser ce modèle d’un autre âge. Notre avenir passe par la relocalisation de l’économie basée sur les circuits courts, l’économie sociale et solidaire ou encore l’essor de start-ups tournées vers la transition énergétique. C’est la clef pour entrer définitivement dans un âge de développement raisonné et raisonnable, à l’inverse des chimères des années 90.
Inventons le juste échange !
Patrick Le Hyaric
Député européen
http://patrick-le-hyaric.fr/
Le traité de libre échange avec les États-Unis était un projet d’accord fait exclusivement pour les multinationales des deux cotés de l’Atlantique. Dans le cadre du développement capitaliste actuel, il aurait aiguisé la guerre économique au détriment des travailleurs et de l’environnement.
Il faut inventer aujourd’hui de nouveaux accords de partenariats économiques et culturels dans le cadre d’un « juste échange ». Les nouveaux accords de coopérations devront être construits pour relever les grands défis communs, humains, environnementaux et monétaires.
Pour nous émanciper de la domination des multinationales et de l’hégémonie du dollar, nous avons besoin d’une monnaie commune mondiale qui permettrait de nouveaux types d’échanges coopératif et solidaire.
Tous les accords de partenariats devraient contenir des clauses en faveur du progrès social et environnemental. On peut s’inspirer du traité pour responsabiliser les grandes entreprises transnationales qui est en négociation actuellement à l’Organisation des Nations unies. Il doit permettre d’établir un mécanisme international juridiquement contraignant pour faire respecter les droits humains et les normes environnementales.
Les produits de bases, alimentaires, pharmaceutiques ou encore l’énergie, ne doivent plus être considérés comme des marchandises banales. Tous nos accords doivent s’assurer de les protéger afin que la spéculation ne vienne jamais mettre en danger une population.
Les buts de ces nouveaux accords devront être clairs : élever les niveaux de vies des peuples, favoriser les conditions du progrès économique et social, améliorer notre environnement commun, stopper le réchauffement climatique et progresser vers un mécanisme mondial de sécurité sociale, du travail, de la formation et de la jeunesse.
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