📋 Le contexte 📋
La 5G est la cinquième génération de technologie réseau mobile. Elle succède à la 4G, toujours en cours de déploiement en France. Elle repose sur trois atouts majeurs :
- la capacité de téléchargement (les débits en 5G seront jusqu’à 10 fois plus élevés que ceux de la 4G : “une fibre optique sans fil”)
- le temps de latence ou délai de transit (un temps de réponse d’à peine une milliseconde, soit divisé par 10 par rapport à la 4G)
- la densité (la 5G va multiplier par 10 le nombre de connexions mobiles simultanées) .
Pour les particuliers, la 5G permettra de charger quasi instantanément n’importe quel contenu audiovisuel en haute et très haute définition (vidéo 4K, vidéo en 3D…) mais aussi profiter du jeu à la demande (cloud gaming). Mais c’est surtout dans le secteur industriel que la 5G s’avère la plus efficace : celle-ci pourra permettre des avancées notables dans le transport autonome, l’automatisation industrielle (robotique, pilotage à distance), le domaine de la santé (télémédecine, téléchirurgie, surveillance à distance) ou encore pour “la ville intelligente” (territoires connectés, sécurité publique, maîtrise énergétique).
Le lancement européen du réseau 5G est prévu pour l’année 2020. En France, la procédure d’attribution des fréquences 5G aux opérateurs télécoms a été officiellement lancée le 15 juillet. Un premier déploiement commercial est espéré dans 9 de ses grandes villes à la fin de 2020 et la couverture des deux tiers de la population d’ici 2026. Toutefois, le rayonnement et la puissance des ondes émises par les futures antennes 5G inquiètent sur le plan sanitaire mais aussi environnemental. D’où l’importance d’un débat de fond pour décider de la place à accorder, ou non, à la 5G.
🕵 Le débat des experts 🕵
Le développement de la réalité virtuelle
Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles la 5G constitue une avancée technologique positive. Avant tout car elle permet le développement de nouvelles applications comme la réalité virtuelle ou de la réalité augmentée. Ces nouveaux usages rendus possibles par la 5G permettent de répondre aux besoins de nombreuses entreprises qui cherchent à améliorer leur offre ou à interagir différemment avec leurs clients. IKEA par exemple, peut désormais proposer des applications de réalité augmentée fluides qui permettent aux clients de choisir leurs meubles depuis chez eux et d’avoir une bonne idée du rendu final. Nous pouvons également citer le cas de Renault, qui permet à ses clients de «tester» ses voitures dans des conditions proches du réel grâce à la réalité augmentée, sans avoir à quitter la concession. Et il y a encore de nombreux exemples qui montrent que la réalité virtuelle ou la réalité augmentée permettent aux entreprises d’améliorer considérablement la qualité de leur offre.
En avant vers l’IA !
La 5G permettra également des avancées notables au sein même des entreprises grâce à des outils beaucoup plus rapides qui permettront entre autres d’optimiser le travail mobile et à distance. Elle contribuera également au développement de nouvelles solutions d’intelligence artificielle. Les entreprises gagneront par là en efficacité et en productivité. Et les avantages de la 5G ne se limitent pas à ces applications. Il y a de très nombreux autres services qui pourront se développer grâce à l’augmentation énorme de données transmises. Ce nouveau réseau va entre autres grandement améliorer les performances et la fiabilité des objets connectés. Le nombre d’applications potentielles est absolument immense et tout cela est rendu possible grâce à ce nouveau réseau.
Il faut fixer des règles
Bien sûr, il existe des risques : la formation d’un monopole sur le marché de la 5G ou encore des problèmes de sécurisation des données. Mais les régulateurs nationaux ou européens sont tout à fait en mesure de mettre en place des règles permettant de maintenir un bon niveau de concurrence ainsi qu’un bon niveau de sécurité des réseaux. Ces risques, tout à fait maîtrisables, ne doivent pas nous empêcher de profiter de tous les bénéfices que la 5G est susceptible de nous apporter.
S’opposer à une telle évolution technologique serait un non sens
Il y a également un débat intense au sujet des risques pour la santé. Mais les inquiétudes sont du même ordre que celles qu’a suscitées le déploiement de la 4G. Les mêmes questions se sont posées lors du passage de la télévision analogique à la télévision numérique. Il y a eu de nombreux débats au sujet des risques de monopole ou de l’utilité réelle d’une telle transition. Et on peut constater aujourd’hui que cela a été une bonne chose. Finalement, lorsqu’il y a de telles avancées technologiques, cela se traduit toujours par de nouveaux services et de nouveaux avantages pour les consommateurs. Enfin, il est important de comprendre que la 5G fait déjà l’objet d’un consensus au niveau international. L’ensemble des acteurs du secteur ont contribué à la mise au point de ce nouveau standard et se sont lancés dans son développement. Vouloir s’opposer à une telle évolution technologique aujourd’hui serait un non sens.
Les réseaux existants suffisent
Le réseau 4G LTE est évolutif et peut parfaitement absorber une augmentation du trafic mobile, qui va obligatoirement se stabiliser, le marché des smartphones saturant peu à peu. La 4G est suffisante pour lire des vidéos en ligne. De plus, le temps à disposition pour utiliser le réseau mobile n’étant pas extensible à l’infini, la consommation de données ne peut pas non plus continuer à augmenter sans cesse. Il n’y a pas besoin de 5G pour les communications machine-machine, ni pour la télémédecine, les réseaux existants suffisent. Beaucoup d’applications prévues pour la 5G sont en fait des applications fixes et non mobiles. Les voitures autonomes peuvent fonctionner sans réseau ultrarapide, sur la base de leurs capteurs de bord. Aucun constructeur ne prendrait la responsabilité de fabriquer une voiture qui aurait besoin d’un réseau sans fil pour déterminer comment réagir à un évènement urgent.
Des ondes, beaucoup d’ondes
La 5G consommera davantage d’énergie : selon l’IEEE (Spectrum 24.07.2019), « Une station de base 5G devrait généralement consommer environ trois fois plus d’énergie qu’une station de base 4G. Et il faut davantage de stations de base 5G pour couvrir la même zone ». Les valeurs d’irradiation locales augmenteront énormément à cause des antennes adaptatives prévues pour la 5G. Les limites actuelles ne sont pas scientifiques puisqu’elles ignorent les effets biologiques des ondes électromagnétiques. Le Conseil de l’Europe l’a d’ailleurs reconnu dans sa Résolution n°1815 en disant que ces limites « présentent de graves faiblesses ».
Des effets inquiétants sur la santé
Aucune étude scientifique indépendante des dommages que la 5G pourrait causer à la santé humaine, à la flore et à la faune n’a été faite. Le fait que la 5G utilise des « fréquences connues » n’est pas suffisant car les paramètres de modulation et la puissance du signal sont différents et les effets biologiques également différents. Pourtant, une étude en cours sur la 5G a montré des dommages à l’ADN humain, et ceci à des valeurs d’irradiation plus de trente fois supérieures aux limites officielles de l’ICNIRP.
La 5G : entre écocide et Big brother
Le déploiement de la 5G est extrêmement dommageable pour la planète, du fait des quantités de matériaux nécessaires à la construction de dizaines ou de centaines de millions d’antennes, de milliards d’appareils mobiles, plus les cent milliards (!) «d’objets connectés» (par ailleurs inutiles !) qu’on nous promet. Sans parler de la montagne de déchets générés. Ces matériaux sont en plus extraits dans des conditions inhumaines, souvent par des enfants. Et ces centaines de milliards d’appareils deviendront autant de déchets (très peu recyclables) dans moins de dix ans, aggravant encore ce bilan déjà lourd. On nous parle d’améliorer la gestion des déchets avec la 5G, laquelle en produira encore davantage ! Avec tous ces objets connectés la quantité de données générée sera monstrueuse et il faudra une quantité de serveurs et d’ordinateurs surpuissants pour digérer tout cela. Cela générera une consommation d’énergie gigantesque, alors que le « cloud » est déjà le 5ème dévoreur de ressources énergétiques de la planète. Avec la 5G cela va encore augmenter. Cela pose également le gros problème de la non-confidentialité de ces données. La 5G ouvre la porte à un monde ultra-automatisé, ultra-surveillé, robotisé, dominé par l’intelligence artificielle, où le mot liberté n’aura plus de sens.