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Se positionner
Le principe du Drenche est de présenter l’actualité sous forme de débats. Le but est qu’en lisant un argumentaire qui défend le « pour » et les arguments du camp du « contre », vous puissiez vous forger une opinion ; votre opinion.
Exigez le droit de vote !
Louise Weiss (1893 - 1983)
Journaliste, féministe, et Députée européenne de 1979 à 1983Les Américaines votent, les Anglaises votent, les Allemandes votent, les Autrichiennes, les Tchécoslovaques, les Hongroises, les Chinoises votent. Les Françaises ne votent pas.
Femmes, dès que vous vous mariez, la loi vous déclare incapables.
En effet : vous devenez incapables de vous diriger librement, de voyager, d’exercer une profession ou un métier sans autorisation maritale : c’est l’incapacité quant à votre personne.
Sans cette autorisation il vous est impossible de gérer vos biens, d’acheter, de vendre, d’ester en justice pour défendre vos intérêts alors que vous pouvez être ruinées par un conjoint indigne qui vendra vos meubles ou gaspillera vos économies sans que vous ayez quoi que ce soit à dire : c’est l’incapacité quant à vos biens.
Seules, vous ne pouvez prendre aucune décision pour les problèmes qui vous tiennent le plus à cœur, à savoir : l’éducation, la santé, l’avenir de vos enfants : c’est votre incapacité en matière de puissance paternelle.
Par contre vous n’avez besoin d’aucune autorisation pour être poursuivie par un tribunal répressif. Mineures pour vos biens, vous êtes majeures pour vos fautes. Exigez la réforme du Code Civil.
Ce n’est pas tout, vous payez des impôts. Or, vous n’êtes pas consultées sur l’emploi des fonds que vous versez ainsi au budget.
Pourtant de ce budget dépendent les problèmes qui intéressent voire sort et celui de vos enfants, les traitements, les pensions, l’instruction publique et toutes les mesures relatives à la défense nationale, la paix ou la guerre.
Votre argent est utile à la France. Votre opinion ne l’est-elle donc pas ?
Exigez le droit de vote.
La mère de famille se contente du rôle qui lui est imparti par la nature
Edmond Lefebvre du Prey (1866 - 1955)
Député de 1909 à 1927, Ministre de l'Agriculture (1921-1922), de la Justice (1924), et des Affaires étrangères (juin 1924).La conséquence du projet, c’est que la femme qui est en plus grand nombre que l’homme (de nombreux hommes étaient morts à la guerre, NDLR) deviendra la directrice incontestée des affaires publiques. Mais, parce qu’elle a fait son devoir pendant la guerre, est-ce une raison pour lui donner cette direction ? Mais, l’homme ?
Certes, dès qu’il rentrait chez lui, il y trouvait des consolations à ses fatigues et à ses risques. Mais lui, luttait contre la mort. Je me rappelle qu’au début de la mobilisation, j’accompagnais à la gare, comme maire, le 8e régiment d’infanterie. Un petit sergent me disait : «Non pas au revoir, mais adieu. Qu’importe, c’est pour la France.» Voilà ce que faisaient les hommes à cette heure-là. Rentrés chez eux, est-ce que la direction des affaires publiques va leur échapper ? L’homme a fait son devoir : est-ce le cas de le dépouiller de son droit de diriger ?
Le projet actuel est grave dans ses conséquences vis-à-vis de la famille, car l’introduction des querelles et des discussions politiques dans le foyer va être une cause de dissociation du ménage. Croyez-vous que vous allez augmenter l’union par votre projet ?
Accordez-lui l’égalité civile avant de lui donner l’égalité politique. Est-ce que vous allez lui donner la capacité civile ?
Quand vous aurez accordé à la femme des droits politiques, aurez-vous satisfait à toutes ses aspirations, et au lieu d’introduire dans les luttes électorales le calme et la courtoisie – quelle illusion ! – vous aurez introduit dans la famille les querelles, les dissensions et le désordre, vous aurez détruit l’unité familiale.
Tant pis pour les enfants. Adieu, la douceur du foyer !
La mère de famille, vraiment Française, se contente du rôle qui lui est imparti par la nature ; épouse dévouée, mère toujours prête au sacrifice, elle veut s’en tenir là.