Ce contenu est sponsorisé par l’Agence Française de Développement (AFD)
Le groupe Agence française de développement (AFD) est un établissement public qui met en œuvre la politique de la France en matière de développement et de solidarité internationale. Climat, biodiversité, paix, éducation, urbanisme, santé, gouvernance… Ces équipes sont engagées dans plus de 4 000 projets à fort impact social et environnemental dans les Outre-mer français et 115 pays.
33%
C’est le taux de stocks de poissons surexploités, et le reste est à son niveau maximum d’exploitation. D’autant plus que les quantités pêchées restent sous-évaluées…
Entretien avec
Catherine Lecouffe
Responsable équipe projet – pêche & aquaculture chez AFD.
Hélène Gobert
Responsable équipe projet Océan, Pêche et Aquaculture à l’AFD
Le Drenche : Quelle est la situation des stocks de poissons dans le monde ?
Les expertes : Au niveau mondial, on estime qu’environ 33 % des stocks de poissons sont surexploités, et que le reste est à son niveau maximum d’exploitation. Mais avec ces chiffres, on ne parle que de certaines espèces de poissons à haute valeur commerciale, dont les stocks sont partagés entre plusieurs états (comme le thon) et qui font l’objet d’évaluation de stock.
Pour le reste, il faut savoir que les stocks de poissons sont encore largement méconnus, c’est à dire que pour beaucoup d’espèces, il n’existe pas d’évaluation et de suivi dans le temps du nombre d’individus.
Le Drenche : En fait-on assez pour protéger la biodiversité marine ?
Les expertes : Globalement, les politiques publiques et les moyens financiers et humains associés ne sont pas du tout à la hauteur de ce qu’il faudrait faire, et encore moins dans les pays en développement, qui n’ont pour beaucoup pas les moyens financiers ou humains de mettre en place des politiques de limitation de la pêche.
La communauté scientifique et les ONG demandent la protection d’au moins 30 % des océans de la planète d’ici 2030 (ce qui, selon une étude anglaise, nécessiterait la mobilisation de plusieurs dizaines de milliards de dollars). Et aujourd’hui, on est loin du compte ! Mais au delà de la surpêche, la vraie menace systémique réside dans la qualité de l’habitat, des menaces venant de la terre – agriculture, rejets, plastique – et du changement climatique – destruction des zones côtières, des coraux, réchauffement des eaux, etc. Sans actions à la hauteur de l’enjeu, la pollution des océans pourrait entraîner une dégradation des écosystèmes marins avec un impact énorme sur les communautés côtières et l’humanité en général.
Cela dit, on a pu constater une prise de conscience importante de ces problématiques grâce à la COP 21 et à plusieurs évènements internationaux autour des océans.
Le Drenche : Malgré tout, y a-t-il des choses qui fonctionnent ?
Les expertes : Au sein de l’Union européenne, par exemple, on commence à constater des politiques de gestion et de protection qui ont un impact positif et concret sur la durabilité des stocks de poissons, avec des mesures fortes impliquant les scientifiques, les décideurs mais aussi les usagers de la mer, notamment les pêcheurs. Résultat, la commission européenne annonçait en 2018 que les eaux de l’océan Atlantique nord-est comptaient 50 % de poissons de plus qu’en 2003. Mais ces exemples restent assez rares dans le monde. De manière générale, une coopération entre états est essentielle sur ces sujets marins, car les océans ne sont pas dépendants d’un seul pays.
Le Drenche : Que faites-vous au sein de l’AFD sur ces questions ?
Les expertes : L’Agence française de développement finance des projets dans les pays en développement. Notre rôle est de faire en sorte que ces projets soient définis de manière pertinente, d’un point de vue écologique, social et économique tout en répondant aux enjeux spécifiques des pays partenaires.
Concrètement, et pour notre domaine de compétence, les projets sur lesquels nous travaillons peuvent concerner des domaines aussi variés que la lutte contre la pêche illégale, des réhabilitations portuaires, ou la création d’aires marines protégées.
Rendez-vous sur le site de l’AFD pour plus d’information
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