📋 Le contexte 📋
Régulièrement, deux personnes débattent d’une question plus ou moins fondamentale… Le but est de réaliser un exercice d’éloquence et de débat par écrit. Ils écrivent, vous jugez !
Récemment, le dictionnaire Le Robert a ajouté le pronom iel dans sa version en ligne. Mais cette nouveauté ne plaît pas à tout le monde, et un conflit entre progressiste et conservateur s’est installé.
Iel, c’est la contraction de « il » et « elle », pour ceux qui ne se définissent ni fille, ni garçon. Cela entre dans le débat de l’écriture inclusive, la fameuse ! Elle est à la fois appréciée car elle permettrait de changer les mentalités en s’attaquant au langage, mais aussi critiquée pour son manque de lisibilité et sa complexité.
Avec tout ça, on en a presque oublié le principal concerné : Le Petit Robert. À l’approche des fêtes de Noël, on a décidé de se pencher sur la question suivante : le Petit Robert doit-il fêter No-iel ? On tente de résoudre ça aujourd’hui !
🕵 Le débat des experts 🕵
Revenons un instant sur les faits. Que fête-t-on depuis tant d’années ? Noël. Et est-ce une fête sexiste, symbole même du sexisme ? Bien sûr ! C’est ce que je vais démontrer ici.
Qu’est-ce que Noël, au juste ? La commémoration de l’anniversaire d’un homme, dont la vie a donné naissance à une religion où seuls les hommes ont le droit d’occuper des postes à responsabilité. Alors oui, Noël a évolué ; mais c’est toujours un homme qui tient le rôle principal (et peut-on vraiment faire confiance à un vieux barbu dont le passe-temps favori est de prendre des petits enfants sur ses genoux ?) La seule femme dont on mentionne parfois le nom est la mère Noël, et une simple recherche dans Google images vous convaincra qu’elle est réduite au rôle de femme objet.
Le titre même de la fête est un affront à toutes les femmes : Noël = No-elle ! Dès lors, ce n’est pas une surprise que les femmes en soient exclues…
Dès lors, que doit faire le petit Robert ? Ce petit garçon, qui toute sa vie a été sage et s’est bien gardé du moindre écart de langage, a aujourd’hui évolué. Longtemps garant de la langue, il s’est rendu compte que les femmes en étaient souvent exclues. Quel est le féminin d’un vainqueur ? Pourquoi un courtisan est un proche du Roi, alors qu’une courtisane est une prostituée ? Pourquoi un péripatéticien est un philosophe adepte d’Aristote et une péripatéticienne est une prostituée ? Pourquoi la Présidente est censé être la femme du Président ?
Lorsque le petit Robert réalisa son erreur, il eut envie de se racheter. Était-il devenu un homme déconstruit, n’en déplaise à nos ministres ? Peut-être. Toujours est-il que cela devait cesser. Dès lors, il fallait frapper fort et faire un cadeau à toutes les femmes. Pour cela, une seule solution : changer le nom de la fête à venir.
Alors, Joyeux No-iel : je vous souhaite qu’il soit inclusif !
Qui est-il ? Quels sont ses réseaux ? À qui avons-nous vraiment à faire avec ce « petit Robert » ? Et d’ailleurs en quoi est-il petit? En âge ? En taille ? On comprend à l’évidence que le tenant de cette affirmation ne peut être qu’un sombre personnage puisqu’il nous emmène déjà sur le chemin de l’inconnu et de l’indicible. Toutefois allons au bout du raisonnement initial, si vous le voulez bien.
Pourquoi sommes-nous si attachés à des traditions, ces instants où l’on célèbre la Très Sainte Neutralité ? Quel sens cela apporte à notre vie en société moderne ? Revenons aux fondamentaux. Un jour nous naissons, petits. On nous donne un prénom, ou plusieurs, et on pourrait en parler de ça aussi mais pas aujourd’hui, disons « Robert » pour être plus concret. On pourrait s’interroger sur le côté un peu vieillot de celui-ci mais ce n’est toujours pas le sujet, essayez de rester concentrés s’il vous plaît.
Arrive donc la période de fin d’année, une fin d’année qui se voudrait pré-électorale, avec des comédiens, des musiciens, des magiciens qui animeraient des spectacles médiatisés jour et nuit avec une large diffusion, numérique et terrestre. Et la donc fête de No-iel qui, au passage, est le moment préféré de qui ? Du Covid ! Comme par hasard ! Mais admettons, que cela signifie-t-il concrètement de fêter No-iel ? Et bien cela se résume le plus souvent à s’installer autour d’une tablée plus ou moins grande, selon que l’on soit issu d’un cadre social et/ou familial plus ou moins grand, pour consommer des aliments gras, salés, sucrés et plus ou moins décédés, accompagnées de personnes aux opinions aussi peu fines que la tranche de foie gras choisie par ce triste sir que de toute façon vous ne vouliez pas voir de l’autre côté de la table.
Est-ce cela que vous voulez offrir au petit Robert ? Est-ce ce monde que vous idéalisez pour lui ? Y a-t-il beaucoup trop de questions dans cette contribution ?