📋 Le contexte 📋
La fourrure est la peau de certains animaux garnie de son pelage.
Elle désigne aussi le matériau transformé par l’Homme destiné à la confection de vêtements, de parures ou d’accessoires de décoration. Ces fourrures commercialisées proviennent le plus souvent de mammifères sauvages ou d’élevage.
La fourrure proprement dite est obtenue par écorchage, ou dépeçage, des animaux, nettoyage puis tannage de leur peau.
A l’origine, la fourrure sert avant tout à lutter contre le froid : elle a été popularisée au XIXème siècle par les pionniers de la conquête de l’Ouest tels que Davy Crockett (qui portait une toque en peau de raton-laveur), mais aussi par les trappeurs canadiens ou encore en Russie sur la traditionnelle chapka).
Au cours de l’Histoire, elle s’est progressivement chargée de symboles : réussite sociale, élégance, animalité et sensualité, … Au milieu du XXème siècle, elle pénètre dans le secteur de la mode qui contribue à la démocratiser dans le monde entier.
Aujourd’hui, la plus grande partie de la fourrure animale est produite en Europe dans 6 000 élevages.
Parmi les animaux élevés pour leur fourrure, on trouve : le vison ; le renard ; le chinchilla ; le lynx ; le hamster ou encore le lapin.
Les principaux pays producteur sont le Danemark (28 % de la production mondiale de visons), la Finlande (premier exportateur de fourrures de renards), la Chine, les Pays-Bas et les États-Unis.
La Chine est le premier importateur de fourrures brutes au monde, et également le premier ré-exportateur de produits finis.
Certaines associations de protection animale (Peta et L214 notamment) dénoncent les conditions de détention et d’abattage des animaux élevés pour leur fourrure en réalisant de nombreuses campagnes chocs.
Aujourd’hui, l’élevage d’animaux à fourrure est illégal en Autriche, en Croatie, en Angleterre et au Pays de Galles. En 2010, la France comptait 285 élevages alors qu’en 2017, elle n’en comptait plus que 11. Un sondage de l’Ifop pour la Fondation 30 Millions d’amis indiquait en février 2018 que 86% des Français réclament la fermeture des élevages d’animaux à fourrure.
Dans le domaine de la mode, Calvin Klein est la première marque de luxe à bannir la fourrure en 1994. Depuis, d’autres grandes marques de vêtements ont adhéré à la Free Fur Alliance comme Ralph Lauren (2006), Tommy Hilfiger (2007), Giorgio Armani (2016), Michael Kors (2016) ou encore Gucci (2017) et Versace (2018).
La reine Elizabeth II en personne a choisi d’arrêter de porter de la fourrure animale comme le révèle sa styliste officielle Angela Kelly.
Néanmoins, les défenseurs de la fourrure animale objectent que la production de fourrure peut être éthique en respectant des normes en strictes (notamment en Amérique du Nord).
En 2018, le secteur de la fourrure représentait 35 milliards d’euros, et 1 million de salariés dans le monde.
🕵 Le débat des experts 🕵
La fourrure, une production écologique
Avant de décider s’il faut porter ou non de la fourrure, nous devons avoir à l’esprit qu’il s’agit d’une matière noble, naturelle, produite de façon responsable, durable, recyclable et biodégradable.
Les visons et les renards d’élevage représentent 80 % de la production mondiale de l’industrie. Carnivores, ils sont nourris des restes de notre propre alimentation, tout ce que nous ne mangeons pas et qui, autrement, s’accumulerait dans les sites d’enfouissement. Les rebuts de la ferme d’élevage, fumier, litière de paille et carcasses, sont compostés pour produire des engrais organiques, complétant ainsi le cycle des nutriments agricoles.
Le bien-être animal, seul gage de qualité
Contrairement aux allégations des activistes, il est dans l’intérêt des éleveurs de fournir aux animaux des soins aux standards élevés; c’est la seule façon de produire une fourrure de grande qualité. Afin que les normes en matière de bien-être animal soient respectées, les élevages font l’objet d’audits et de certifications par des tiers partis exigeant la conformité avec divers codes de pratique y compris le Welfur européen et le FurMark de la Fédération internationale de la fourrure.
Un commerce équitable et vertueux
Les espèces d’origine sauvage, castors, rats musqués, coyotes, ratons laveurs et martres, représentent près de la moitié des fourrures produites en Amérique du Nord. Comme d’autres espèces sauvages, ces animaux produisent chaque année plus de jeunes que leur habitat ne peut en supporter à l’âge adulte. L’utilisation durable de ce surplus naturel est encouragée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Des règlements stricts garantissent que seules les espèces abondantes d’animaux à fourrure sont utilisées, jamais les espèces en voie de disparition. De nombreuses populations fauniques doivent être contrôlées, même si nous n’utilisions pas de fourrure, pour protéger, entre autres, les propriétés (contre les inondations par les castors), le bétail (contre la prédation des coyotes) et pour lutter contre les maladies dangereuses (la rage chez les populations surpeuplées de ratons laveurs). Les pièges sont certifiés en conformité avec l’Accord sur les normes internationales de piégeage humanitaire. De plus, la fourrure procure emploi et revenu dans les régions rurales ou éloignées, y compris des collectivités des Premières nations. La fourrure sauvage est l’ultime vêtement biologique, fait d’une matière complètement naturelle et suivant le modèle du commerce équitable !
Un artisanat respectueux de l’environnement face à la fourrure synthétique de la « mode rapide »
Enfin, les vêtements de fourrure sont fabriqués par des artisans qui perpétuent des compétences artisanales remarquables. La plupart des fourrures sont utilisées dans leurs couleurs naturelles, sans teinture, une considération environnementale à ne pas négliger. Les vêtements en fourrure peuvent être remodelés au fur et à mesure que la mode change. Et après 30 ans ou plus d’utilisation, la fourrure se biodégrade complètement. En revanche, la plus grande partie de ce qu’on appelle aujourd’hui la « mode rapide » est faite de matières synthétiques à base de pétrole qui ne se biodégradent pas et dégagent des microparticules de plastique dans nos cours d’eau chaque fois qu’on les lave. Ces plastiques se retrouvent maintenant dans la vie marine. « Sans cruauté » en effet !
L’exploitation des animaux est moralement indéfendable
Les seules personnes qui s’obstinent à défendre la fourrure aujourd’hui sont celles qui ont un intérêt financier à tenter de freiner le déclin de ce commerce sanglant. L’exploitation des animaux à qui l’on vole leurs peaux est moralement indéfendable.
Le commerce de la fourrure repose sur la cruauté
La fourrure est à 85% issue d’élevages intensifs et des enquêtes diffusées par PETA ont révélé les horreurs que subissent les lapins, visons, renards, et même les chiens et les chats dont le pelage est transformé en vêtements et accessoires de mode. Ils vivent à l’étroit dans de minuscules cages grillagées et insalubres. Privés d’activité, de stimulation et de contacts sociaux normaux, ils deviennent fous et effectuent des mouvements compulsifs ou s’automutilent, signes d’une intense détresse psychologique. Ils sont abattus de manière terrifiante, souvent par électrocution, gazage ou matraquage à mort.
Les animaux trappés dans la nature subissent une fin non moins atroce. Prenons les coyotes capturés dans des pièges d’acier – qui se referment sur leurs membres-– dont le pelage garnit les parkas de la marque Canada Goose. Ils souffrent à l’agonie pendant parfois plusieurs jours avant que les trappeurs ne reviennent les abattre. On sait que parfois, des mères tentant désespérément de retrouver leurs bébés affamés vont jusqu’à se ronger leurs propres membres.
Une des industries les plus polluantes au monde
En plus d’être le théâtre d’une cruauté inadmissible, la production de fourrure est terriblement néfaste à l’environnement. La Banque Mondiale classe cette industrie comme une des pires au monde en terme de pollution, et une étude indépendante a trouvé que « [Pour] tous les impacts environnementaux étudiés, la fourrure naturelle a un impact plus grand que la fausse fourrure. »
En effet, pour éviter qu’elle ne pourrisse dans l’armoire, la fourrure est traitée avec un cocktail de substances toxiques, certaines potentiellement cancérogènes et d’autres pouvant nuire à la production d’;hormones et aux organes reproducteurs.
La prise de conscience des acteurs de la mode et des consommateurs
Peu surprenant, donc, que les consommateurs lui tournent le dos et que les acteurs de la mode agissent en conséquence, s’empressant, tour à tour, de la délaisser ; Chanel, Balmain, Zadig & Voltaire, Prada, Versace et Jean Paul Gaultier font partie de ceux qui se sont engagés à ne plus utiliser de fourrure animale dans leurs collections.
En France, 84% de la population estime que l’élevage d’animaux pour la fourrure doit être interdit. Il est grand temps que notre pays cesse d’autoriser l’enfermement et le massacre d’êtres sensibles pour une mode cruelle et dépassée.