📋 Le contexte 📋
La définition exacte de l’Intelligence Artificielle (IA) est loin de faire l’unanimité. On peut cependant considérer qu’il s’agit d’un ensemble de techniques permettant à des machines de « simuler » le comportement humain.
S’il existe de nombreuses formes d’IA, elles reposent toutes sur 3 ingrédients: une très grande quantité d’information, du matériel informatique puissant, et des algorithmes complexes. Ces 3 ingrédients permettent ainsi à une machine de s’entraîner de plusieurs façons à créer ses propres règles de réflexion.
De nombreuses technologies utilisent d’ores et déjà l’IA au quotidien: les assistants personnels (Siri…), les applications GPS (Waze…) ou encore les objets connectés.
Cependant, depuis la victoire de Deep Blue sur Kasparov en 1997, l’IA ne cesse de démontrer sa capacité à dépasser le cerveau humain dans certains domaines tels que les jeux de stratégie ou bien le particulièrement intuitif jeu de go. L’IA peut d’ores et déjà créer des règles de réflexion que l’Homme n’est pas capable de comprendre.
Il est clair que le futur de l’IA fait débat, tant au niveau scientifique, médical ou politique. L’Union Européenne, les Etats-Unis et le Canada organisent actuellement des comités d’éthique pour réfléchir à la meilleure utilisation pour demain. En France, c’est le projet « AI for Humanity » de Cédric Villani qui pose le cadre de sa régulation. Une consultation plus large est prévue pour que les citoyens y prennent part… d’où notre débat.
🕵 Le débat des experts 🕵
Si être convaincu que l’Intelligence Artificielle est un « toboggan technologique » qui nous conduit dans un monde moins sûr et moins humain, c’est avoir peur, alors sans doute il faut avoir peur de l’IA.
Une perte de contrôle au profit des entreprises
Personne ne contrôle – et ne contrôlera – réellement ses applications. Bien entendu, les entreprises qui les conçoivent et les utilisent parviendront à les transformer en espèces sonnantes et trébuchantes. Mais on ne voit guère le bénéfice pour les individus si ce n’est un plus grand raffinement dans la pression publicitaire, l’intrusion consumériste, le contrôle administratif et le viol de nos consciences et de nos vies privées que nous subissons avec toujours plus d’intensité depuis les années soixante.
L’impact destructeur de l’automatisation croissante
A vrai dire, quand on ne voit pas le lien entre l’automatisation croissante et la détresse psychologique et morale de nos sociétés, on a sans doute du mal à comprendre que l’IA pose un problème. Le fait que nos enfants aient de plus en plus de mal à trouver leur place dans la société, qu’ils passent cinq à sept heures par jour devant leurs écrans, frustrés de vraies relations humaines, que leurs aînés se morfondent dans des « bullshit jobs » et que leurs parents battent tous les records de consommation de psychotropes, sont autant de conséquences de la société technologique post-industrielle que les ingénieurs et les experts qui nous gouvernent refusent obstinément de reconnaître.
Pour eux, il faut courir toujours plus vite derrière le train de la disruption. « L’IA ouvre de formidables opportunités de croissance », disent-ils. Oui, le mot est bien choisi, du latin formido : effroi, épouvante.
L’innovation dépossédera les prochaines générations
« L’innovation a toujours détruit des emplois, mais elle crée davantage encore d’emplois nouveaux », répètent-ils en boucle. Dans quelle société ayant, par le passé, développé en son sein des systèmes informatiques à apprentissage automatique, ont-ils acquis la preuve de ce qu’ils avancent ? Mais déjà, ils affirment que nous inventerons de nouvelles « complémentarités capacitantes » [1] avec les machines. Quelle réalité recouvre cet habile néologisme ? La prochaine génération se consacrera à l’éducation des algorithmes et des robots, nous dit-on. Et une fois les robots éduqués, qu’adviendra-t-il de la génération suivante ?
D’ailleurs, nous sentirons-nous plus en sécurité dans un monde envahi, rempli, saturé d’intelligences artificielles, contrôlées (ou non contrôlées) par Dieu sait qui ? A moins bien sûr que nous n’ayons recours à d’autres IA pour nous protéger !
Il est sûr que certains y trouveront leur intérêt. Mais vous ?
L’IA telle que nous la connaissons n’est pas une chose qu’il faut craindre, bien au contraire. Plusieurs discours tendent à l’incriminer pour diverses raisons comme la disparition d’emplois ou le perte d’humanisation. Pourtant, dans les faits, les apports de cette technologie sont une véritable aubaine pour l’Homme. S’ajoute à cela de nombreuses fictions telles qu’iRobot qui offrent un spectacle plus qu’horrifique de l’IA, nuisant à sa popularité en montrant son plus funeste destin.
Une technologie encore très dépendante
Tout d’abord, l’IA a encore énormément de chemin à parcourir avant de pouvoir ne serait-ce que frôler la complexité du cerveau humain. En effet, elle est aujourd’hui extrêmement efficace pour traiter des tâches répétitives car sa puissance de calcul lui permet d’exceller en la matière. De plus, l’Homme est toujours un facteur décisif dans son fonctionnement, car l’IA a besoin de l’intervention humaine pour fonctionner. Ceci, remet déjà très largement en question les scénarios catastrophes !
Une opportunité pour l’Homme
Par ailleurs, comme pour toute innovation majeure, certaines choses disparaissent, d’autres sont créées. Ainsi, de nombreux métiers, liés à l’IA, sont amenés à apparaître dans la sphère professionnelle afin de concevoir et gérer au mieux ces intelligences artificielles qui feront parties de notre quotidien. « Oui, mais du coup certains métiers disparaîtront ! » nous diriez-vous. En réalité, non, car l’IA sera au service des individus, quelle que soit leur fonction. Son objectif n’est pas de remplacer l’Homme, mais bel et bien de l’accompagner afin d’améliorer son efficacité tout en diminuant ses efforts.
Accompagner et renforcer nos efforts
Des exemples valent certainement mieux que des explications interminables pour appuyer les apports de cette technologie. Aujourd’hui, dans le domaine médical, Watson, le système conçu par IBM, réalise des prouesses, comme la détection de maladie à des taux de précision record (90% contre 50% venant d’un médecin sur le diagnostic d’un cancer du poumon). De la même manière, en ce qui concerne le maintien à domicile, l’analyse des habitudes, une tâche répétitive, permet de déceler des anomalies et d’alerter les secours en cas de problème, sauvant de nombreuses vies. Dans une dimension plus écologique, l’IA offre des analyses continues du fonctionnement des habitations afin d’oeuvrer pour la réduction des consommations énergétiques et directement, pour un monde plus vert. Il est même possible de protéger des espèces animales grâce à l’IA, Two-I, une start-up du Grand-Est est en mesure d’identifier les cétacés de la côte atlantique française afin de surveiller leur population et la préserver. Côté applications, ce ne sont que quelques exemples des possibilités de l’IA. En définitive, ce qu’il faut retenir est qu’elle est amenée à jouer un rôle décisif dans la pérennité de l’Homme.