7 infos sur… la crise en Ukraine

Vladimir Poutine sur fond de drapeau de l'Ukraine et de l'Union Européenne

Les 7 Zinfos

En 7 points, on vous résume tout ce qu’il y a à savoir sur la crise en Ukraine.

LE DÉCRYPTAGE DE L’ACTU

Chaque semaine, on essaye de comprendre pour vous un sujet qui fait l’actu, mais qui peut paraître un peu ardu…

1. L’indépendance de l’Ukraine

Jusqu’en 1991, l’Ukraine fait partie de l’Union soviétique. Après sa déclaration d’indépendance, le pays conserve des liens étroits avec la Russie. 

En février 2014, le gouvernement pro russe de Viktor Ianoukovytch est renversé. Une guerre civile éclate entre les pro russes de la région du Donbass et Kiev, la capitale de l’Ukraine. En 2015 sont signés les accords de Minsk, l’Ukraine perd le contrôle de sa frontière avec la Russie, ainsi que 3% de son territoire. 

Un mois plus tard, la Russie annexe la Crimée, coupant l’accès de l’Ukraine à la mer Noire.

Suite à cela, l’Ukraine s’engage sur une autre voie politique et s’éloigne de l’influence russe.

2. La menace d’une invasion russe

Russie-Ukraine: cet exercice russe à la frontière a ravivé les tensions, Le HuffPost, 26/01/2022

Depuis environ deux mois, des mouvements de troupes russes à la frontière ukrainienne ont inquiété les occidentaux. Le mardi 25 janvier a notamment eu lieu une série de manœuvres à proximité de l’Ukraine et en Crimée, avec des exercices impliquant 6000 hommes, des avions de chasse et des bombardiers, selon les agences russes. 

Au total, selon l’Ukraine et les États-Unis, environ 100 000 soldats russes ont été déployés à la frontière ukrainienne entre avril 2021 et février 2022.

3. Les liens avec l’Union Européenne 

L’Ukraine souhaite intégrer l’Union Européenne depuis quelque temps. Un accord de libre-échange est d’ailleurs signé en 2014 entre l’Ukraine et l’UE, mais son principal partenaire économique reste Moscou. Toutefois, les liens et les partenariats entre l’Ukraine et la communauté européenne s’intensifient.

De son côté, l’Europe reçoit près de 40 % de ses importations de gaz de la part de la Russie. L’Allemagne et la Russie sont aussi reliées par le gazoduc sous-marin Nord Stream 2, un projet terminé depuis septembre, mais actuellement suspendu en raison de la crise. Si ce dernier entre en service, il permettrait aux allemands de recevoir un tiers de leur gaz naturel en provenance de Moscou. Mais certains pays craignent que cette solution rende l’Europe trop dépendante de la Russie. Les tensions militaires pourraient donc avoir un impact significatif sur l’approvisionnement énergétique. 

4. Les liens avec les États-Unis

L’Otan est créée en 1949 à Washington afin d’assurer la sécurité de l’Europe occidentale grâce à une alliance avec les États-Unis. C’est un moyen de protéger l’Europe face à l’expansion de l’Union Soviétique après la Seconde Guerre mondiale.

Lors de la chute de Viktor Ianoukovytch, président pro russe de l’Ukraine en 2014, les États-Unis ont financé les mouvements d’opposition politique grâce à l’USAID (Agence pour le développement international, chargée du développement économique et de l’assistance humanitaire dans le monde), et  au National Endowment for Democracy (NED, organisme voué à la défense de la démocratie). 

Depuis, les États-Unis souhaitent utiliser le l’Ukraine comme un emplacement stratégique afin de surveiller la Russie. Il est question d’une adhésion du pays à l’OTAN, ce qui ne plaît pas au gouvernement russe. Sur le plan militaire, les États-Unis ont placé plus de 8 000 soldats en état d’alerte. 

5. Le tandem États-Unis et Union Européenne pour faire face à la crise

« Si des troupes russes traversent la frontière de l’Ukraine, c’est une invasion », prévient Biden, L’Obs, 21/01/2022

Les États-Unis et l’Union européenne se montrent unis face à la crise en promettant des sanctions en cas d’invasion. Cette unité se manifeste suite à l’évocation par Biden d’une “incursion mineure” en Ukraine, qui laisse penser qu’il tolérerait une action militaire russe de faible envergure. 

Cette déclaration a été rectifiée, les États-Unis affirmant que tout franchissement de la frontière par la Russie fera l’objet d’une réponse sévère des États-Unis et de leurs alliés. Joe Biden envisage par ailleurs d’interdire aux banques russes d’utiliser le dollar.

Pourtant, lundi 24 janvier, les Européens ont évoqué une « dramatisation » des États-Unis face à la situation en Ukraine, ces derniers ayant fait évacuer les familles des diplomates en poste à Kiev. 

« Il faut éviter de jouer avec nos nerfs et les réactions alarmistes qui ont même des conséquences financières »

Josep Borell, chef de la diplomatie européenne. 

6. Les négociations en cours

Des initiatives diplomatiques ont lieu pour désamorcer les tensions. Des pourparlers ont eu lieu entre Les États-Unis et la Russie à Genève, et entre l’Otan et la Russie à Bruxelles. 

La Russie demande un engagement écrit sur le non-élargissement de l’Otan à l’Ukraine et à la Géorgie, en échange d’un relâchement de la pression à la frontière. Mais l’Ukraine refuse de renoncer à son projet d’adhésion à l’Otan. La Russie réclame par ailleurs le retrait des troupes de l’Otan de Roumanie et de Bulgarie ainsi que l’arrêt de la coopération militaire occidentale avec l’Ukraine. En effet, les élargissements de l’Otan sont vus comme une menace par la Russie.

De son côté, l’Ukraine ne se montre pas alarmiste et a annoncé le février qu’une solution diplomatique est plus probable qu’une escalade militaire. 

Le président Emmanuel Macron s’est rendu à Moscou le 7 février et des escalades supplémentaires ne seraient pas prévues par la Russie, selon Vladimir Poutine

7. Une stratégie de la part de la Russie

Pour certains sociologues, il ne faut pas croire au scénario de l’invasion : effectif russe trop limité pour une invasion, situation politique ukrainienne désavantageuse pour la Russie… Une intégration des régions ukrainiennes qui ne sont pas contrôlées par Kiev est plus probable.

La situation à l’est de l’Europe dépasserait le cadre du conflit ukrainien. La posture de la Russie serait plutôt une démonstration de force

« Vladimir Poutine voudrait que le paradigme des relations avec les Occidentaux change. Il voudrait que les sanctions soient levées et que les Occidentaux tiennent mieux compte des intérêts russes » 

Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie/NEI de l’Institut français des relations internationales (Ifri)
Vladimir Poutine

Ainsi, la Russie prouve son rôle géostratégique important, capable d’influer sur la sécurité en Europe, en se plaçant au même niveau que la puissance américaine. Cette stratégie se serait jouée selon ces phases : pressions militaires sur l’Ukraine, choix d’armements et enfin, ouverture à la discussion diplomatique.

Néanmoins, la situation reste évolutive et aucun accord signant la fin de la crise n’a été trouvé à ce jour. 

 

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