7 infos sur… le retrait des troupes françaises au Mali

Mali

Les 7 Zinfos

En 7 points, on vous résume tout ce qu’il y a à savoir sur la présence (ou l’absence…) militaire française au Mali.

LE DÉCRYPTAGE DE L’ACTU

Chaque semaine, on essaye de comprendre pour vous un sujet qui fait l’actu, mais qui peut paraître un peu ardu…

1. L’armée française au Mali depuis… longtemps

Le 11 janvier 2013, à la demande du gouvernement malien, la France déclenche une opération militaire afin de bloquer l’avancée d’une colonne de jihadistes et de rebelles touareg vers Bamako.

L’année suivante, le 1er août 2014, elle met en place l’opération Barkhane, qui va devenir la plus longue opération militaire extérieure française depuis la fin de la guerre d’Algérie.

L’opération Barkhane est une opération militaire menée au Sahel et au Sahara par l’Armée française, avec une aide secondaire d’armées alliées, qui vise à lutter contre les groupes armés salafistes djihadistes dans toute la région du Sahel.

Elle mobilisera jusqu’à 5 500 soldats déployés au Mali, au Niger et au Tchad contre des groupes djihadistes affiliés à al-Qaïda ou à l’État islamique.

Cette opération se fait en partenariat avec les cinq pays de la zone sahélo-saharienne : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad, tous membres du G5 du Sahel..

2. Des tensions croissantes avec le Mali

La situation du Mali, allié historique de la France a profondément évolué à l’été 2020.

En effet, le 18 août 2020, un coup d’État militaire a lieu et le président Ibrahim Boubakar Keita est forcé de démissionner. Dans la foulée, Jean-Yves Le Drian avait déclaré que la France condamnait « avec la plus grande fermeté la mutinerie » alors en cours.

Un nouveau coup de théâtre a lieu en mai 2021 : les militaires déposent le président et le premier ministre de transition, qui avaient été installés au pouvoir suite au putsch de l’été 2020. Quelques jours plus tard, le colonel Assimi Goïta, leader de la junte, prête serment en tant que président de transition.

De son côté, Emmanuel Macron dénonce « un coup d’État dans le coup d’État » et appelle à des sanctions . Depuis ce second coup d’État, les relations entre la France et le Mali n’ont cessé de se détériorer.

Mali : le président et le Premier ministre « déchargés de leurs prérogatives » par le colonel Goïta • FRANCE 24

3. La pression monte en 2022…

La tension est encore montée d’un cran en ce début d’année. Le 9 janvier, la France a soutenu la mise en place de sanctions décidées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) : la fermeture des frontières avec le Mali et un embargo commercial et financier.

Ces sanctions font suite à l’annonce par la junte du report des élections présidentielles et législatives, pourtant prévues le 27 février 2022.

4. … mais aussi à cause de la Russie

La question des sanctions infligées par la Cédéao n’est pas la seule source de crispation. La France reproche également au Mali d’avoir recours à l’armée privée russe Wagner. Cette armée privée, réputée proche du Kremlin, est composée de mercenaires.

Selon Paris, ces mercenaires ne luttent pas contre la menace terroriste mais auraient pour mission de sécuriser les intérêts économiques de la junte.

Premières photos de Wagner au Mali : 200 mercenaires russes à Ségou • FRANCE 24

5. L’ambassadeur est expulsé !

La dégradation progressive des relations bilatérales conduit l’Etat malien à annoncer l’expulsion de l’ambassadeur français de Bamako le 31 janvier.

« Cette mesure fait suite aux propos hostiles et outragés du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, tenus récemment et à la récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des autorités maliennes ».

6. La force Tabuka, kézako ?

C’est peu connu, mais la force Barkhane n’était pas la seule engagée dans le pays. Basée à Ménaka dans l’est du Mali, la force Takuba accompagne les soldats maliens face aux jihadistes. Elle regroupe les forces spéciales européennes d’une dizaine de pays : France, Pays-Bas, Estonie, Suède, Belgique, République Tchèque, Norvège, Portugal, Italie et Hongrie. Elle a été lancée en mars 2020 à l’initiative de la France pour partager le fardeau militaire avec ses partenaires européens.

L’ambition de Paris semble d’ailleurs de transférer les responsabilités de l’armée française vers cette force européenne.

7. Et finalement, le départ

La France et ses partenaires européens ont officialisé, jeudi 17 février, leur retrait militaire du Mali au terme de neuf ans de lutte antijihadiste. Les forces Barkhane et Tabuka vont donc progressivement quitter le pays.

« En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les États européens opérant aux côtés de l’opération [française] Barkhane et au sein de la task force Takuba estiment que les conditions ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations »

Déclaration de l’Élysée

REPLAY – Retrait des forces Barkhane et Takuba du Mali : conférence de presse à l’Elysée • FRANCE 24

Paris et ses partenaires ont fait part de leur souhait de « rester engagés dans la région » sahélienne et « d’étendre leur soutien aux pays voisins du Golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest » pour contenir la menace djihadiste. Les « paramètres » de cette réorganisation seront arrêtés « d’ici juin 2022 ».

Quelque 2 500 à 3 000 soldats français resteront déployés au Sahel au terme de leur retrait du Mali d’ici environ six mois, a précisé jeudi l’état-major des armées françaises. Actuellement, 4 600 militaires français sont déployés dans la bande saharo-sahélienne dont 2 400 au Mali.

 

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