📋 Le contexte 📋
Régulièrement, deux étudiants débattent d’une question plus ou moins fondamentale… Le but est de réaliser un exercice d’éloquence et de débat par écrit. Ils écrivent, vous jugez !
Révolte-toi Sorbonne est une association étudiante de débats et d’éloquence de la Sorbonne. Sa mission est de former les étudiants à la prise de parole en public, mais aussi de mettre en avant l’art oratoire. L’association compte désormais une centaine de membres.
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🕵 Le débat des experts 🕵
« Par mes larmes, je raconte une histoire, je produis un mythe de la douleur, et dès lors je m’en accommode : je puis vivre avec elle, parce que, en pleurant, je me donne un interlocuteur emphatique qui recueille le plus « vrai » des messages » Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux.
N’ayez pas de pitié pour celui qui pleure. Enfant, nous pleurons d’être loin de nos parents. Ce sentiment de solitude nous est insupportable. Alors, on crie, on se roule par terre, on mord, on pleure.
Ce cri, nous le retrouvons dans la bouche des eurosceptiques. L’Europe nous ferait perdre nos traditions, nos valeurs, notre mère patrie. C’est la déliquescence de notre identité, la mort de notre âme, la fin d’une époque. Laissez les pleurer. Mais soyez polis, donnez-leur un mouchoir.
Oui, l’Europe n’a pas respecté le référendum de 2004. Oui, l’Europe n’a pas résolu les problèmes économiques de notre pays. Oui l’Europe a accouché de la pire des immondices : l’Eurovision.
Mais l’Europe n’est pas immuable. Elle peut changer. Nous devons la changer pour répondre à une mondialisation toujours plus violente, toujours plus féroce. Comment répondre à la concurrence chinoise, américaine à l’échelle française ? Pour éviter de sombrer dans l’ultralibéralisme, il faut penser au niveau européen.
Ensemble, main dans la main, construisons l’Europe de demain. Sans pathos, sans chaudes larmes, sans scandales.
Alors plutôt que d’éplucher l’oignon pour pleurer, je vous propose autre chose. Épluchons l’Oignon pour cuisiner des pâtes italiennes, des Tortillas Espagnols, du Saumon Norvégien.
Retrouvons-nous tous autour de la même table pour savourer les mets européens.
Vive la France, vive l’Europe. Vive l’Oignon.
Épluchons, épluchons ! Les pelures sont pourries, vous ne pleurerez pas !
Si l’Union porte en son nom l’idée même de s’associer, de donner vie à la fraternité et la solidarité par la réalisation de projets de vie en com- muns, qu’en est-il de cette Union ? Où sont les promesses faites d’une mixité culturelle, d’une solidarité entre les peuples, d’un avenir social commun et coopératif ? Rien. Le rêve des pères fondateurs était-il de prendre pour principe fondamental « la concurrence libre et non-faussée », le libre-échange irraisonné, le dumping social et environnemental, les délocalisations et autres enchantements de la sorte ?
Car disons-le, derrière les devises chatoyantes et les bavardages qui prêchent une solidarité de vitrine, l’Union des peuples du Vieux continent est une désunion. Mais prenez garde, s’il faut pleurer lorsqu’on concasse et réduit l’Union, il faut être enthousiaste à l’idée de l’éplucher !
Aux tartuffes qui osent défendre ce modèle pour faire face à des éplucheurs nationalistes et populistes, je leurs dit prenez garde ! Car jouant à faire peur, vous banaliser la haine. En répandant un modèle individualiste, concurrentiel et antisocial, vous renforcez les concasseurs de l’Union. Vous offrez des boulevards au repli nationaliste alors que l’avenir heureux et viable n’est ni dans la haine, ni dans l’avarice, mais dans le droit à une vie digne. Bref, à la recherche de l’Union perdu, je propose un coup d’économe dans les dispositions qui imposent ce modèle de la concurrence et de l’individualité.
Lorsque les épluchures tomberont dans les poubelles de l’histoire, l’humanisme, la coopération des peuples, l’entraide et le partage seront les seules lignes d’horizons pour les habitants du Vieux continent. Alors s’il faut des éplucheurs, j’en suis, et je ne pleurais pas car en épluchant cette Union là, nous retrouverons des jours heureux, et rendront à notre Union toute sa beauté.