Anti-édito : « Tout risque d’être un peu différent »

Ce texte est l’anti-édito du numéro 31 du Drenche dans sa version papier, dédié aux élections américaines. Vous pouvez vous commander ce numéro ici, ou vous abonner ici.

C’est bientôt Noël ! Et Noël est souvent le moment de retrouver sa famille (enfin, on espère), et de prendre un peu de recul sur le train-train quotidien. 

Mais cette année, on ne va pas se mentir, tout risque d’être un peu différent. Déjà, à cause de l’incertitude, maître-mot de 2020, liée aux autorisations ou interdictions qui seront en vigueur à ce moment-là. Mais également parce que 2020 a été une année différente. Difficile de parler de “train-train” lorsqu’on a vécu deux confinements (dont un avec une pénurie de papier toilette!), partagés entre difficultés économiques et incertitudes sanitaires. Et difficile, tout simplement de se parler, se comprendre, profiter les uns des autres dans un contexte comme celui-ci. 

Difficile aussi d’échanger sur des sujets de société, lorsque la société est aussi divisée, que le complotisme serait devenu majoritaire (selon Marie Peltier, historienne et chercheuse belge), ou que des “documentaires” comme Hold up récoltent 125 000 € de dons mensuels sur Tipeee, ou que chaque actualité est prétexte à engueulades…
Alors qu’est-ce qu’on fait ? Deux solutions : soit on ne parle pas de sujets de société en famille, voire entre amis. Ça peut fonctionner… Mais en termes de société, c’est triste :  si on ne parle plus de ces sujets-là, chaque courant de pensée va lentement mais sûrement s’éloigner des autres, se “radicaliser”, et générer encore plus de tensions et de fractures. 

Ou alors, on s’attaque au problème. On se parle, on essaye de se comprendre, quitte à constater qu’on ne sera pas d’accord. On s’empare des sujets de société : laïcité, religion, sécurité, immigration, environnement, politique… Tous ! Et si on ne les maîtrise pas, que cela nous pousse à nous informer, à réfléchir, à nous tromper, à changer d’opinion. 

Clairement, au Drenche, on a une préférence pour la seconde option. Et même si c’est sans doute la plus difficile individuellement, ça nous semble de loin être la meilleure pour notre société. Et, comme d’habitude, vous pourrez compter sur nous, nos contenus, nos débats, nos infographies, pour vous épauler dans cette mission difficile.

Psst : Ce numéro papier marque notre trois-millionième exemplaire imprimé depuis la création du Drenche il y a 5 ans). Merci de nous suivre aussi nombreux, et joyeux Noël !

Rédigé par Florent, co-fondateur du Drenche