📋 Le contexte 📋
Génération Identitaire est un mouvement politique identitaire créé en 2012 par Damien Rieu. Se revendiquant comme un mouvement de jeunesse, Génération Identitaire appelle à une reconquête des racines françaises « face à la racaille […] et au raz-de-marée de l’immigration massive.»
Le mouvement s’est fait connaître par l’occupation du chantier d’une mosquée à Poitiers en 2012, en réclamant un référendum sur l’arrêt des vagues migratoires et de la construction des lieux de culte musulmans. Par la suite, les opérations Defend Europe de 2018 et 2021 ont également marqué les esprits avec la formation d’une barrière humaine le long du col des Pyrénées à la frontière franco-espagnole, dans le but d’empêcher les migrants clandestins d’emprunter ce passage.
Si peu d’actions de Génération Identitaire font l’objet de condamnations judiciaires, elles font souvent l’objet de mises en examen. Le mouvement agit dans une zone grise en ce qui concerne l’incitation à la haine raciale, notamment. Pour certains, le mouvement représente une menace à la République et à la sécurité intérieure. Pour d’autres, tant que Génération Identitaire demeure dans le cadre de la légalité, sa place en tant qu’organisation de la société civile doit être préservée au nom de la démocratie.
Parmi les actions les plus controversées, l’intrusion dans les locaux de l’ONG SOS Méditerrannée (ainsi que l’éviction des sept salariés de l’ONG qui étaient présents) par 22 militants de Génération Identitaire a mené à la mise en examen de ces derniers pour violences en réunion, séquestration, participation à un groupement en vue de commettre des violences et enregistrement et diffusion d’images de violence.
Enfin, les liens de Génération Identitaire avec des groupuscules d’extrême-droite qui eux, appellent à la violence, inquiètent une partie de la population. Brenton Tarrant, l’auteur des attentats terroristes de Christchurch (Nouvelle-Zélande) en 2019, a notamment versé 2200 euros au mouvement en 2017.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a engagé une procédure de dissolution de Génération Identitaire le 13 février 2021, quelques semaines après la deuxième opération Defend Europe dans les Pyrénées. Cette procédure est prévue par l’article L.212-1 du Code de la sécurité intérieure, qui concerne la dissolution des groupes de combat et milices privées.
Le 3 mars 2021, la dissolution de Génération Identitaire est prononcée en Conseil des ministres, après examen par un juge de la procédure engagée par le ministre de l’Intérieur.
🕵 Le débat des experts 🕵
Nous croyons que la véritable question est plutôt de chercher à comprendre pour quelle raison l’État a mis si longtemps à agir et à finir par répondre à nos attentes partagées par de nombreuses associations, syndicats et militant.e.s politiques.
Pour mieux comprendre l’enjeu d’une telle dissolution, il est nécessaire de remonter aux origines de ce groupuscule d’extrême-droite. Génération Identitaire s’est constitué en 2012 sur les cendres du mouvement “unité radicale” dissous suite à la tentative d’assassinat de Jacques Chirac par l’un de ses militants. Très rapidement, le groupuscule s’est fait identifier par des actions médiatiques comme l’occupation du chantier de la mosquée à Poitiers ou le déploiement d’une banderole sur les locaux de la CAF de Bobigny. Depuis, ces membres n’ont eu de cesse de mener des actions violentes et contraires aux valeurs de la République. Allant même jusqu’à se substituer aux missions régaliennes de l’État dans le cadre du contrôle des frontières. On ne peut pas accepter que des militant.e.s se rendent à nos frontières, pour y arrêter des personnes, les filmer et les livrer à la police. La dernière fois que nous avons connu de telles opérations, c’était dans les sombres années 1940 !
Nous sommes face à des individus qui sont animés par la haine de l’autre. Au travers de ses différentes actions, Génération Identitaire entend défendre une identité ethnique et culturelle européenne qui serait soi-disant menacée par le métissage. Les parallèles ne valent pas toujours comparaison, mais permettent d’éclairer sur les motivations. Quand Génération Identitaire fait des « maraudes solidaires » à destination unique de SDF français cela n’est pas sans rappeler les distributions de nourriture organisées pour les prétendus « Aryens », en Allemagne dans les années 1930 par le parti Nazi ou encore en France par le Parti populaire français (PPF), organisation nationaliste de Jacques Doriot. Lors de la dernière action dans les Pyrénées, une enquête judiciaire a d’ailleurs été ouverte par le Procureur de la République pour « incitation à la haine en raison de la race ».
Génération Identitaire est une organisation violente qui menace l’existence même et les droits des minorités (migrant.e.s, musulman.e.s, roms …) mais aussi le militantisme, antiraciste, syndical et progressiste.
Quand on souffle sur des braises incandescentes et qu’on passe son temps à attiser les haines, cela a des conséquences concrètes. En octobre dernier c’est un homme portant une doudoune de Génération Identitaire qui a braqué et menacé un chef d’entreprise d’origine étrangère. Nous avons aussi toutes et tous en mémoire les liens financiers avec Brenton Tarrant, le terroriste de Christchurch, qui avait fait un don à Génération Identitaire.
Animé par la haine et le rejet de l’autre, Génération Identitaire, par la nature même de ses revendications et de ses actes, ne peut avoir sa place dans une démocratie.
Pour toutes ces raisons, nous revendiquons avec force la dissolution de Génération Identitaire.
La France est un pays de débats politiques passionnants et passionnés souvent accompagnés d’actions plus ou moins spectaculaires (manifestations, sit-in, etc). La politique migratoire doit être ouverte à ces mêmes débats et à ces mêmes actions, mais comme pour tout autre sujet, elles doivent rester dans le cadre de la loi.
Que reproche-t-on à Génération Identitaire ?
De pratiquer les mêmes méthodes d’agit-prop que l’extrême-gauche, les féministes ultras, les syndicats radicaux, les assos immigrationnistes et certains écologistes. L’histoire, même récente, est constellée d’actions illégales commises de manière répétitive par ces groupes et dont il ne résulte jamais la moindre tentative de dissolution par le Gouvernement.
L’attaque politico-administrative contre GI est motivée, et tout le monde le sait, par une volonté d’équilibre coercitif entre les organisations islamistes dont l’idéologie a des ramifications meurtrières et une association anti-migrants décrite qui n’a, à l’exception d’une intrusion un peu chahutée dans les locaux de SOS Méditerranée, jamais commis de violences.
On a le droit d’avoir une idéologie « anti » en France à condition de rester dans le cadre de la loi, et à cet égard il existe des idéologies interdites : le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme. Vient de s’y ajouter dans une certaine mesure le séparatisme. Antisémite ou négationniste, GI ? Rappelons que son défenseur est Gilles-William Goldnadel un avocat franco-israélien à la judéité fièrement revendiquée. Eric Zemmour comme Elizabeth Levy, journaliste connue, les soutiennent.
Raciste ? Non, mais identitaire, oui. Et c’est tout l’enjeu du grand débat actuel. Peut-on être identitaire sans être raciste ? Oui, absolument. Défendre l’européanité de la France métropolitaine n’est pas plus raciste que de défendre les tribus amérindiennes d’Amazonie contre l’invasion de leurs territoires par des défricheurs blancs, métis, ou noirs, d’ailleurs, pas plus raciste que de s’indigner de la « sinisation » du Tibet par la Chine, pas plus raciste que la reconnaissance officielle de « l’identité canaque » et la référence à un « peuple historique » canaque dans les accords sur la Nouvelle-Calédonie qui fait pourtant partie de la France, pas plus raciste que de décréter qu’Israël est l’Etat-Nation du peuple juif comme voté par la Knesset en 2018, etc.
L’identitarisme européen n’est pas une idéologie de haine, de discrimination ou de rejet. C’est un réflexe de préservation de notre patrimoine humain. On s’acharne à défendre notre patrimoine architectural, littéraire, artistique mais on liquide le peuple qui en est à l’origine sous les vagues migratoires massives de peuples infiniment respectables mais qui ne sont pas « nous »?
La diversité issue de l’immigration peut être est une richesse mais l’homogénéité du peuple historique l’est aussi. Le message de GI comme le mien est simple. Nous avons fait le plein de diversité, voire le trop-plein. STOP.