En 7 points, on vous résume (presque) toutes les infos sur le rachat de Twitter par Elon Musk.
LE DÉCRYPTAGE DE L’ACTU
Chaque semaine, on essaye de comprendre pour vous un sujet qui fait l’actu, mais qui peut paraître un peu ardu…
1. C’est quoi Twitter ?
Twitter a été créé le 21 mars 2006 par l’informaticien Jack Dorsey, l’entrepreneur Evan Williams, le directeur artistique Biz Stone, et le développeur Noah Glass. Il s’agit d’un réseau social qui permet aux utilisateurs de publier des messages limités à 280 caractères, ce qui en fait une plateforme de microblogage (on y retrouve des publications plus courtes que celles d’un blog internet classique). On dénombre à ce jour 436 millions d’utilisateurs actifs quotidiens dans le monde, dont 12,8 millions en France.
2. Qui est Elon Musk ?
Elon Musk est l’homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à 268 milliards de dollars par Forbes. Le nouveau propriétaire de Twitter est un personnage clivant. L’homme d’affaires sud-africain, par la suite naturalisé canadien et américain, a connu le succès avec son entreprise Tesla, un constructeur d’automobiles électriques. Avec son style fantasque et libertarien, le milliardaire de 50 ans qui a reconnu être atteint du syndrome d’Asperger a émis le désir de sauver l’humanité, l’environnement et la liberté à travers ses entreprises. Elon Musk est notamment le propriétaire de SpaceX (première organisation privée à envoyer des astronautes dans l’espace), de Neuralink, qui ambitionne de relier le cerveau humain à l’ordinateur, et de The Boring Company, qui souhaite supprimer les bouchons dans les grandes villes grâce à un réseau de tunnels.
3. Qui détenait Twitter avant ?
Coté en bourse depuis 2013, Twitter n’était pas possédé par une personne en particulier. Ainsi, différentes entreprises détenaient des parts de la société, parmi lesquelles le groupe Vanguard Inc., un gestionnaire de placement financier, Morgan Stanley une banque d’investissement, BlackRock Inc., un gestionnaire d’actifs. Elon Musk, qui possédait déjà 73,5 millions d’actions, était déjà le principal actionnaire.
4. Que faisait-il déjà sur Twitter ?
Elon Musk était déjà adepte de la plateforme avant de la racheter. Chaque jour, il partageait à ses 84 millions d’abonnés ses réflexions, ses critiques ou ses nouvelles ambitions, provoquant au passage quelques polémiques.
En 2018, le propriétaire de Tesla avait annoncé disposer des financements nécessaires pour retirer Tesla de la Bourse pour 420 dollars l’action. Une opération qui n’a finalement pas eu lieu et qui a fait perdre 30% de sa valeur à l’entreprise. Il a également été poursuivi par le SEC, le gendarme de la Bourse américaine, pour avoir trompé les investisseurs. « J’utilise mes tweets pour exprimer ma personnalité. Certaines personnes le font avec leurs cheveux. Moi j’utilise Twitter », avait-il expliqué lors du procès.
En mars 2020, le milliardaire avait affirmé que la pandémie du COVID-19 prendrait fin en un mois avant d’ajouter que « cette panique autour du coronavirus est débile ». Quelques jours après le début de l’invasion russe en Ukraine, Elon Musk avait lancé une nouvelle provocation sur Twitter cette fois-ci au président russe : « Par la présente, je défie Vladimir Poutine dans un combat d’homme à homme. L’enjeu est l’Ukraine. » Un appel qui n’a pas eu de réponse mais qui symbolise les prises de position du nouveau propriétaire de Twitter sur le réseau social.
5. Comment le rachat s’est-il déroulé ?
Officialisé le 25 avril, le rachat de Twitter par Elon Musk n’avait pourtant été révélé qu’un mois plus tôt.
Le 4 avril, la SEC, l’organisme américain de régulation de la bourse, révélait que le milliardaire s’était discrètement emparé de 9,2% des actions du réseau social contre trois milliards de dollars.
Alors que le fondateur de SpaceX avait annoncé son intention de siéger au conseil d’administration, il déclare y renoncer le 11 avril. « Je pense que c’est pour le mieux » saluait le PDG de Twitter, Parag Agrawal.
Contre toute attente, Elon Musk, habitué des coups de com’, dévoile, le 14 avril, son véritable objectif : racheter Twitter. Pour contrer l’entrepreneur, le conseil d’administration du réseau social active, le 15 avril, son plan « pilule empoisonnée » – un mécanisme qui permet d’augmenter le nombre d’actions en circulation et donc de diluer le poids d’Elon Musk.
Dix jours plus tard, le 25 avril, malgré leurs réticences, les membres du conseil d’administration finissent par accepter, à l’unanimité, l’offre d’Elon Musk.
6. Que prévoit de faire Elon Musk sur ce réseau ?
Tout d’abord, Elon Musk souhaite faire sortir Twitter de la Bourse. Il estime que Twitter « ne prospérera pas ni ne remplira sa mission sociétale [de liberté d’expression] dans sa forme actuelle », a-t-il expliqué dans dans une lettre adressée au conseil d’administration de l’entreprise et rendue publique le 14 avril.
Ensuite, le fondateur de SpaceX veut mettre en place de nouvelles règles de modération. Trouvant en effet les règles actuelles trop contraignantes, il prône une approche plus flexible et se positionne contre le bannissement permanent des membres ayant enfreint les règles d’utilisation. Selon Le Monde, il prévoit également la possibilité de modifier un tweet déjà publié, de créer un algorithme open source et de lutter contre les « bots» (un agent logiciel automatique ou semi-automatique qui interagit avec des serveurs informatiques).
7. Quelles sont les réactions suite à ce rachat ?
Sous le mandat de Donald Trump, Twitter s’est vu occuper un rôle démocratique et politique. Réseau social préféré de l’ex-président, certains de ses tweets ont été « modérés » (certains de ses tweets ont été « modérés », par exemple en les masquant ou en les qualifiant de « trompeurs ») avant que son compte soit suspendu définitivement en janvier 2021.
Certaines personnalités politiques, notamment des Républicains, y voyaient une « censure » de la plateforme. Depuis l’annonce du rachat de Twitter par Elon Musk, les conservateurs américains se félicitent du retour de la liberté d’expression. « Twitter censure ouvertement les discours basés sur des idéologies politiques et se moque de nos libertés constitutionnelles. Si Elon Musk peut renverser la vapeur pour protéger réellement la liberté d’expression et encourager un discours ouvert, le plein potentiel de Twitter sera débloqué » a salué le sénateur républicain Ted Cruz. « C’est un grand jour pour être conservateur sur Twitter » a pour sa part lancé la sénatrice Marcha Blackburn.
Côté démocrate, Elizabeth Warren s’inquiète de ce rachat « dangereux pour notre démocratie ». Même son de cloche pour Robert Reich, membre du parti démocrate pour qui la vraie motivation derrière ce rachat n’est pas la défense de la liberté d’expression mais plutôt de « s’affranchir de ses responsabilités ».
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