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Le principe du Drenche est de présenter l’actualité sous forme de débats. Le but est qu’en lisant un argumentaire qui défend le « pour » et les arguments du camp du « contre », vous puissiez vous forger une opinion ; votre opinion.
Les chasseurs donnent plus à la nature qu'ils ne lui prennent
Jean-Pierre Arnauduc
Directeur technique de la FNC (Fédération nationale des chasseurs)http://www.chasseurdefrance.com/
Il faut d’abord savoir une chose, le chasseur ne fait pas que chasser. Quand il ne chasse pas, tout au long de l’année, il travaille sur son territoire, il l’entretient, il l’aménage. Ici il plante une haie, là il récrée un étang ou une mare, ici encore il ensemence une parcelle nourricière pour les animaux, là-bas encore il défriche un ancien alpage abandonné…Et s’il plante une haie d’abord pour le gibier, celle-ci sera aussi bienvenue pour toutes les autres espèces protégées qui y vivent ! Bien sûr, ils ne font pas n’importe quoi puisque leurs actions sont encadrées, le plus souvent, par leurs Fédérations de chasseurs, fortes d’un réseau de près de 1000 professionnels de la nature et de la faune sauvage, les Techniciens cynégétiques.
Selon une étude indépendante (BIPE 1 et 2), ces chasseurs agissant bénévolement et concrètement pour la nature sont près de 700 000 ! Au total, ils donnent l’équivalent de plus de 30 000 ETP chaque année pour la nature et cela représente 360 Millions d’euros par an ! Qui dit mieux ?
Tout cela est facile à vérifier puisqu’une base de données publiques mise en œuvre par la FNC en 2016, « Cyn’actions biodiv’ », a déjà recensé près de 800 de ces actions en faveur de la nature et de la biodiversité, réalisées par les Fédérations de chasseurs et leurs chasseurs sur le terrain.
Les chasseurs français ont même créé une fondation nationale reconnue d’utilité publique et entièrement dédiée à l’acquisition de milieux naturels menacés par l’urbanisation ou l’intensification agricole afin de les sauvegarder définitivement. Ils la financent chaque année sur leurs propres deniers, à hauteur de 400 000 Euros annuels. Aujourd’hui, la Fondation pour la Protection des Habitats de la Faune Sauvage a sauvé près de 250 sites naturels dans plus de 60 départements français, dont nombre de zones humides.
Oui, les chasseurs français donnent plus à la nature qu’ils ne lui prennent.
Sources :
Cyn’Actions Biodiv’ : http://chasseurdefrance.com/lancement-officiel-de-notre-nouvelle-application-cynactionsbiodiv/
BIPE1 : http://chasseurdefrance.com/wp-content/uploads/2018/08/fnc-etude_socioeco_numerique_nationale-V2-juillet-2016.pdf
BIPE 2 : http://docs.chasseurdefrance.com/bipe2.pdf
En attendant une chasse écologique
Allain Bougrain Dubourg
Président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), auteur de "Lettres des animaux à ceux qui les prennent pour des bêtes" (édition les Echappés)https://www.lpo.fr/
Cette affirmation est aussi grotesque que mensongère. Du reste, même l’Autorité de régulation de la publicité a exigé l’apposition d’un point d’interrogation !
Certes tous les chasseurs ne sont pas des viandards, et j’ose même croire que certains se préoccupent de la nature. Mais la réalité de la chasse à la Française c’est 64 espèces d’oiseaux chassables, soit le double de la moyenne européenne ; dont 20 en mauvais état de conservation et inscrites comme telles sur les listes rouges de l’UICN ;
La tourterelle des bois, par exemple, a vu sa population chuter de 80 % au point que l’Europe a demandé un moratoire.
Sur pression des chasseurs, la France s’y est opposée et veut continuer d’en abattre 100 000 par an ! Que dire aussi des alouettes des champs, dont le Muséum National d’Histoire Naturelle et le CNRS révèlent l’effondrement de 30 % des populations et que les chasseurs veulent continuer de piéger ou tuer à raison des 500 000 par an !
Bien d’autres espèces agonisantes restent chassables. Ce comportement indigne n’est guère écologique ! On peut également évoquer les milliers d’oiseaux braconnés chaque année ainsi que les nombreux responsables cynégétiques pris la main dans le sac pour braconnage…
S’ajoutent au bilan, des pratiques barbares infligeant des souffrances inacceptables : déterrage des blaireaux, glu, écrasement et étranglement des passereaux, conditions déplorables de détention des appelants, chasse à courre etc. ;
« Nous régulons la nature », disent les chasseurs. Il convient de leur rappeler qu’ils lâchent 15 millions d’animaux d’élevage dans la nature afin de les tirer comme à la foire ;
Parmi les multiples constats « contre nature », il faut souligner des oppositions systématiques aux créations d’espaces naturels protégés ;
Côté pollution, les chasseurs peuvent se flatter de déverser 6000 tonnes de plomb dans la nature chaque année avec des conséquences catastrophiques sur la santé ; sans parler des cartouches abandonnées ;
La cohabitation n’est également pas exemplaire. Des secteurs entiers sont interdits à la promenade comme si la nature appartenait aux porteurs de fusils. Sans parler des accidents de chasse conduisant à la mort.
En conclusion, il faudra une véritable transition culturelle pour que le monde de la chasse puisse se prétendre « les premiers écologistes de France »…
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