Covid-19 : Tout comprendre sur les vaccins (2/2)

vaccin covid

LE DÉCRYPTAGE DE L’ACTU

Chaque semaine, on essaye de comprendre pour vous un sujet qui fait l’actu, mais qui peut paraître un peu ardu…

Annonciatrice d’une lueur au bout du tunnel, l’arrivée des vaccins contre la Covid-19 ont suscité un sourire d’espoir sur le visage de la scène internationale. C’était avant la résurgence des cas et avant que la souche britannique, 50% plus contagieuse, ne se répande. Toutefois, la présence de ces vaccins pourrait bien alléger la charge de cette “troisième vague”, pour peu qu’ils soient efficaces face aux variants existants et qu’une proportion suffisante de la population soit vaccinée. En France, les réticences face à la vaccination, déjà bien connues auparavant, persistent. 

Le Drenche a essayé de comprendre pour vous les tenants et les aboutissants de la vaccination contre la Covid-19. 

Pourquoi tant de méfiance envers les vaccins ?

Bien que les vaccins ne datent pas d’hier, des doutes subsistent à l’égard de ce procédé. Et si au Drenche on n’est pas médecins, on peut toutefois tenter de comprendre les principales causes entraînant une méfiance ou un rejet des vaccins. 

Les mouvements et les raisonnements sont multiples, toutefois, la France demeure championne en la matière. Selon un sondage Ipsos Global Advisor fin décembre, seuls 4 français sur 10 seraient prêts à se faire vacciner contre le Covid-19. C’est le taux le plus faible au monde. De plus, selon une étude de 2019 rapportée dans Le Figaro en janvier 2020, un Français sur trois penserait que les vaccins ne sont pas sûrs. 

Nous laisserons de côté les méfiances liées à des mouvances politiques extrêmes et/ou complotistes pour nous concentrer sur des arguments plus construits : dangerosité des vaccins, importance d’une liberté de choix quant à la vaccination, adhésion aux médecines alternatives, primauté de notre immunité naturelle…

La vaccination présenterait des risques pour la santé

Souvent pointée du doigt, la dangerosité de la vaccination, lorsqu’elle est réalisée selon les normes en vigueur, n’a pourtant jamais été formellement prouvée. Il existe des risques d’effets secondaires, bien entendu, comme pour tout procédé médical. La proportion et la gravité de ces risques est néanmoins très variable en fonction des différents vaccins existants aujourd’hui sur le marché et il est important de réaliser un calcul bénéfices/risques. Voici les théories les plus répandues. 

Vaccin contre la rougeole et autisme

En 1998, une étude menée par le chirurgien Andrew Wakefield paraît dans la prestigieuse revue médicale The Lancet dénonçant une corrélation entre le vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et des risques d’autisme. La combinaison de trois vaccins en un est notamment pointée du doigt. Cependant, en 2003, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publie un rapport indépendant concluant qu’aucune preuve ne permet de démontrer que le vaccin ROR est bien à l’origine de troubles autistiques. Il révèle même de larges insuffisances dans les études publiées à ce sujet. En 2010, la revue The Lancet finit par désavouer complètement l’article d’Andrew Wakefield après que des preuves de fraude et de corruption aient été mises en évidence.

La présence de sels d’aluminium dans les adjuvants vaccinaux

Un autre grief à l’encontre de la vaccination serait les effets secondaires induits par la présence de sels d’aluminium comme adjuvants vaccinaux. Un adjuvant désigne un traitement auxiliaire, supplémentaire au traitement principal. Dans le cas des vaccins, il s’agit d’un ajout aux antigènes injectés, qui forment la “base” du vaccin, afin d’améliorer considérablement la réponse immunitaire produite par notre corps. Ils sont indispensables à l’efficacité de nombreux vaccins. Les plus utilisés sont donc les sels d’aluminium. 

En 1999, l’OMS a en effet reconnu un lien de causalité probable entre l’hydroxyde d’aluminium des vaccins et l’apparition de lésions musculaires (myofasciite à macrophages), favorisé par une mauvaise tolérance à l’aluminium. Des études sont également en cours afin de déterminer la possible neurotoxicité des sels d’aluminium. 

La contraction d’une maladie neurologique auto-immune (maladie résultant d’un dysfonctionnement du système immunitaire comme le cancer ou la sclérose en plaques) est de plus considérée comme un effet secondaire théoriquement possible de la vaccination, et particulièrement des adjuvants aluminiques. Cela n’a cependant jamais été formellement démontré. 

Enfin, il convient de préciser que des millions de doses de vaccin ont été administrées dans le monde sans de tels effets secondaires et que chaque vaccin est soumis à de nombreux tests de toxicité.

La vaccination obligatoire serait une atteinte à notre liberté de choix

En France, 11 vaccins sont obligatoires dès l’enfance. A titre de comparaison, l’Allemagne et le Royaume-Uni n’en rendent obligatoire aucun. L’un des arguments prévalant dans la pensée réfractaire à la vaccination est ainsi la liberté de choix et de conscience. Chacun étant responsable de sa propre santé, il serait naturel que chacun puisse choisir comment se soigner. Cela remet également en cause la vaccination automatique infantile. 

A titre d’exemple, la Ligue Nationale pour la Liberté des Vaccinations affirme ainsi considérer “le caractère obligatoire des vaccinations comme une atteinte à l’intégrité physique et morale de l’individu et à la liberté de conscience” et “que le corps humain est la propriété inviolable et sacrée de l’individu et que nul ne peut obliger autrui à subir un traitement préventif ou curatif sans son consentement exprès”. 

Attention ! Cette source est cependant à prendre avec du recul, celle-ci relayant des théories complotistes non-vérifiées. 

Quelles sont les différences entre les marques de vaccins contre la Covid-19 existantes ?

Depuis l’annonce de la sortie du vaccin Pfizer-BioNtech, d’autres laboratoires de différentes nationalités ont annoncé la commercialisation de leur propre vaccin contre le SARS-Cov-2. Quelles sont leurs particularités ? 

Pfizer-BioNtech

Fruit d’une collaboration entre les laboratoires américain et allemand Pfizer et BioNtech, ce vaccin est le premier à avoir été commercialisé, depuis le 18 novembre 2020. Développé en seulement 10 mois, cette rapidité s’explique par le procédé à ARN messager utilisé. L’ARN du SARS-Cov-2 est en effet connu depuis le début de la pandémie et, si c’est la première fois que ce procédé est utilisé à si grande échelle, il est toutefois facilement reproductible. D’après l’agence américaine du médicament, la Food and Drugs Administration (FDA), ce vaccin serait efficace à 95% après l’administration de deux doses à six semaines maximum d’écart. Vidal juge de son côté que les résultats présentés ne peuvent pas confirmer l’efficacité de ce vaccin contre les formes graves de COVID-19, ni contre les formes asymptomatiques, ni chez les personnes de plus de 75 ans, bien qu’il semble d’une grande efficacité “pour prévenir les formes symptomatiques légères à modérées de COVID-19 chez les personnes n’ayant jamais été infectées par SARS-CoV-2”. 

La plus grosse difficulté du vaccin Pfizer-BioNtech repose sur sa conservation. Il doit en effet être maintenu à une température comprise entre -70 et -80°C ce qui pose des problèmes de logistique. Des doutes subsistent également sur la durée de l’immunité conférée et la toxicité à long terme. 

Moderna

Le vaccin américain Moderna est très similaire au vaccin Pfizer-BioNtech. Vaccin également à ARN messager, il approche 95% d’efficacité et ses effets secondaires seraient les mêmes que ceux du premier vaccin américain : maux de tête, fatigue et douleurs musculaires pouvant perdurer jusqu’à trois jours après la vaccination. Sa conversation est néanmoins moins contraignante. Il demande une température moyenne de -20°C plutôt que -70°C et peut se conserver au réfrigérateur pendant un mois.

AstraZeneca/Oxford

Élaboré par le groupe britannique AstraZeneca en collaboration avec l’université d’Oxford, ce vaccin est à vecteur viral et non à ARN messager. Cela signifie que l’injection contient un virus tierce modifié pour contenir les ARN nécessaires à la production de la fameuse protéine Spike par nos cellules. Ce procédé avait déjà été utilisé pour le vaccin contre Ebola. En décembre, la revue médicale The Lancet a confirmé son efficacité à environ 70%. Il peut toutefois être administré en une seule dose et sa température de conservation se situe entre 2 et 8 degrés. Il s’agit du vaccin le plus vendu dans le monde avec plus de 2,5 milliards de doses commandées.

Sinopharm

Les vaccins chinois ont été les premiers à être développés. Toutefois, leur fiabilité est remise en cause. Approuvé fin décembre par la Chine, le laboratoire Sinopharm a déclaré une efficacité à 79%. Le procédé est classique : il repose sur l’injection du virus inactivé pour provoquer une réponse immunitaire du corps humain. Afin de mener ses essais cliniques sur des êtres humains, le laboratoire chinois a cependant dû s’exporter en Argentine ou encore aux Emirats Arabes Unis, la Chine manquant de malades de la Covid-19 pour mener à bien ses expérimentations…Les informations liées à ces essais ont de plus mis près de 6 mois à paraître, provoquant des doutes. 

Spoutnik V

Enfin, le vaccin russe Spoutnik V s’est tout simplement passé de la phase 3 d’expérimentation basée sur des essais cliniques et la publication des résultats. Depuis septembre, environ 100 000 vaccins ont été administrés à la population russe. Le vaccin s’est également exporté en Argentine, malgré cette faille dans le processus sécuritaire du vaccin. À vecteur viral comme le vaccin britannique AstraZeneca, Spoutnik V serait efficace à 92% selon le Fonds d’Investissement direct russe ayant participé à l’élaboration du vaccin. Ce vaccin présente peu de contraintes logistiques et un prix relativement bas.

Ainsi, bien que les méthodes et leur fiabilité diffèrent, les vaccins contre le SARS-Cov2 sont nombreux et globalement considérés comme efficaces. Toutefois, les gouvernements montrent des difficultés à aplanir la courbe des nouvelles contaminations, notamment du fait de l’apparition de variants de la Covid-19 et de la saison hivernale favorisant le développement des virus. En France, la campagne de vaccination a également pris du retard dès son lancement.

Sources : Organisation Mondiale de la Santé, Académie Nationale de Médecine, Le Figaro, Santé Magazine, Ligue Nationale pour la Liberté des Vaccinations, Vidal, TV5 Monde, Food and Drug Administration, Agence Européenne du Médicament.

 

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