📋 Le contexte 📋
La trottinette est un moyen de transport qui consiste en une planche, deux (ou trois) roues et un guidon. Elle permet de se déplacer, un pied posé sur la planche, l’autre utilisé pour se propulser par poussée au sol.
Née au début du XXème siècle, la trottinette est au départ un jouet pour enfants confectionné en bois. Mais depuis les années 2010, elle a fait son entrée en ville comme moyen de transport individuel urbain.
Ces trottinettes sont aujourd’hui équipées d’une motorisation électrique et dénommées administrativement « engins de déplacement personnel motorisés » (EDPM), aux côtés d’autres modes de transport tels que l’hoverboard, le monocycle et le gyropode.
La trottinette s’est imposée comme un équipement incontournable dans les grandes villes du monde entier : Montréal, Tel Aviv, Londres, Rome, Berlin, Singapore, Prague, Stockholm et bien d’autres…
En effet, entièrement électrique, elle s’inscrit dans une logique d’écoresponsabilité car elle n’émet aucun gaz à effet de serre. La trottinette permet aussi de gagner du temps pour circuler en ville et est très simple d’utilisation.
Source : LI.ME
Depuis 2018, de nombreuses compagnies de micro-mobilité sont apparues dans les grandes villes de France et proposent des trottinettes en « flotte libre », c’est-à-dire sans borne d’attache. Mais cette absence de station de stockage cause de nombreux problèmes (encombrement des trottoirs, dégradations…)
Aussi, plusieurs personnes ont été tuées ces derniers mois à l’occasion d’accidents impliquant directement des trottinettes électriques à Paris, à Reims et dans le Nord-Pas-de-Calais.
En conséquence, le flou juridique autour de ces engins motorisés dans le Code de la route tend à être comblé par le gouvernement qui, par un décret récent, fixe l’âge minimum du conducteur à 12 ans, la vitesse maximale à 25 km/h, interdit le stationnement gênant sur les trottoirs et restreint l’usage de l’engin au seul conducteur. Il oblige aussi les trottinettes à rouler sur les pistes et bandes cyclables, à être équipées de feux avant et arrière, de freins et d’un avertisseur sonore. Les conducteurs, quant à eux, doivent porter un casque ainsi qu’un gilet rétro-réfléchissant.
Sur les 12 opérateurs qui se partagent actuellement le marché des trottinettes à Paris, seuls trois seront retenus par la mairie, en janvier 2020, pour exploiter un parc de 15 000 engins.
Source : Ministère de la Transition écologique et solidaire et Le Parisien
🕵 Le débat des experts 🕵
« C’est une véritable jungle sur les trottoirs »
Aujourd’hui, le constat est édifiant, les cyclistes, les conducteurs de deux-roues motorisés, les engins de déplacements personnels motorisés (EDPM) circulent et stationnent en toute impunité sur les trottoirs au détriment de la sérénité et sécurité des piétons, des personnes en situation de handicap visuel, auditif et autres, des enfants, des parents avec poussette et des personne âgées. C’est une véritable jungle sur les trottoirs.
« L’espace dévolu aux piétons se rétrécit comme peau de chagrin »
En outre, leur vitesse est non compatible avec la marche normale d’un piéton qui se situe plutôt à moins de 4
km/h. La marche en ville est devenue un véritable parcours du combattant auquel il faut ajouter à ce qui précède, le stationnement sauvage des automobiles, mobilier urbain, terrasses abusives, potelets anti-stationnement, horodateurs, bacs à fleurs, poubelles, panneaux publicitaires amovibles des commerçants, le tout ne respectant pas l’arrêté du 15 janvier 2007 relatif à la loi handicap, du décret du 21 décembre 2006…L’espace dévolu aux piétons se rétrécit comme peau de chagrin.
L’impression de sécurité que ressentent les piétons sur le trottoir est en voie de se transformer en anxiété, du fait de l’invasion de cette partie de la voie publique qui devient accidentogène et amène donc les personnes fragiles à rester confinées à leur domicile. Le vieillissement de la population va s’accroître et doit être pris en compte.
Il est crucial de responsabiliser les conducteurs de trottinettes
Dans le contexte actuel de l’accidentologie galopante liée à l’inconscience des utilisateurs de ces EDPM qui
bafouent les règles du Code de la route dans l’indifférence générale des pouvoirs publics, je n’ose pas imaginer
un Maire prendre la responsabilité d’édicter un arrêté municipal pour autoriser ces engins terrestre à moteur à
circuler librement à des vitesses folles sur les espaces réservés aux piétons. Je souligne au passage que le
corps médical s’inquiète des blessures graves engendrées par ces accidents et en a alerté les autorités. Des
morts sont à déplorer depuis le début de cette année. En cas d’accidents de piétons, liés à des autorisations
municipales données pour la circulation d’engins sur des trottoirs, la responsabilité du Maire sera juridiquement engagée.
Si, en revanche, cette pratique demeure interdite, c’est naturellement le contrevenant qui doit alors répondre de ses actes.
Mettre un terme à l’impunité
À ce jour, ces engins n’ont pas le droit de circuler sur la voie publique tant que la LOM ne sera pas promulguée
ainsi que le décret modifiant le code de la route (source Service-Public.fr, services du Premier Ministre).
En outre ces engins ne sont pas immatriculés et encouragent donc les délits de fuite en cas d’accident, retrouver les coupables s’avère donc impossible.
La sécurité des piétons passe par une véritable définition du trottoir et par la répression sans faille des infractions sur les trottoirs et les passages piétons. La marche est la première des mobilités, il faut la promouvoir !
Les trottinettes électriques ne doivent pas être interdites. Depuis quelques années, celles-ci sont devenues synonyme de villes modernes, non seulement en Europe mais à travers le monde entier. Il suffit de d’observer des villes comme Bordeaux et Nice pour voir la demande publique importante concernant la micro-mobilité, laquelle offre des modes de déplacements agréables et bien plus efficaces.
Nous collaborons avec des acteurs locaux pour améliorer nos produits
Toutefois, comme certaines critiques l’ont fait savoir, il y a un besoin d’inscrire les trottinettes électriques dans une démarche plus responsable. Chez Wind, nous pensons qu’il est crucial que les autorités locales maintiennent cette dynamique de changement et continuent à travailler en collaboration avec des start-up innovantes, plutôt que de bannir nos engins par peur de la nouveauté. A Barcelone, des fonctionnaires nous ont signalés que les trottinettes abandonnées sur la chaussée était un problème, alors nous avons travaillé avec des partenaires locaux pour mettre en place des aires de parkings réservées à ces dernières près du centre-ville.
De même, nous sommes conscients des réserves émises par certaines personnes quant à la sécurité des trottinettes électriques. Comme avec chaque nouveau moyen de transport, l’innovation est la clef pour améliorer les mesures de sécurité. Par exemple, nous avons récemment investis dans le développement d’un nouveau modèle de trottinettes qui inclus des freins manuels inspirés des vélos qui permettent aux engins de s’arrêter en douceur, ainsi que deux feux lumineux pour accroître la visibilité.
Les trottinettes offrent aussi une alternative au nombre de voitures en constante augmentation sur nos routes, en fournissant une solution soucieuse de l’environnement visant à réduire significativement la pollution de l’air.
Il ne faut pas réprimer l’innovation
Aussi longtemps que les élus seront enclin à travailler avec les fournisseurs de trottinettes électriques et que les marques elles-mêmes continueront à donner la priorité à la sécurité et à la durabilité, les trottinettes électriques seront en mesure de résoudre de nombreux problèmes économiques et écologiques auxquels font face les villes modernes. Les trottinettes électriques continueront à être un équipement au sein des villes les plus vivantes à travers le monde et pour bien des années encore.