📋 Le contexte 📋
La Coupe du monde de football désigne communément le championnat du monde des équipes nationales masculines de football, organisé par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). Organisée tous les quatre ans dans un pays hôte différent du précédent, cette compétition réunit les meilleures compétitions nationales.
De 1986 à 2022, c’est le Comité exécutif de la FIFA qui a été chargé de désigner les pays organisateurs de la Coupe. Les dossiers de candidatures sont tour à tour examinés, puis se voient attribuer un score selon plusieurs critères comme le budget, la présence d’infrastructures adaptées ou encore la qualité des transports.
Au vu de l’importante et toujours grandissante popularité du football (c’est le sport le plus pratiqué dans le monde, avec près de 265 millions de joueurs dénombrés par la FIFA !), il ne semble pas étonnant que la Coupe du monde de football soit l’un des événements sportifs les plus regardés à la télévision dans le monde. À titre d’exemple, près de la moitié de la planète a suivi la compétition en 2018 (3,5 milliards de personnes via la télévision ou les plateformes numériques).
Son influence est telle qu’elle constitue désormais un enjeu économique, diplomatique et politique majeur, notamment pour le pays accueillant la Coupe. L’afflux de médias ainsi que d’observateurs étrangers incitent les pays organisateurs à vouloir offrir l’image la plus positive possible.
Pour les Etats, accueillir la Coupe, c’est donc avoir l’opportunité d’accroître son “soft-power”, c’est-à-dire d’augmenter sa puissance et son influence culturelle notamment, mais à l’aide de moyens non-coercitifs. Cette forme de “pouvoir” que confère la Coupe crée donc souvent des débats, parfois virulents, lors de la désignation par le Comité exécutif de la FIFA du pays organisateur.
Cette année aura lieu la 22e édition de la Coupe du monde de football, qui se déroulera au Qatar. Officiellement désigné comme pays organisateur en décembre 2010, cet Etat pétrolier controversé tire sa puissance financière de son gaz naturel liquéfié, dont il est le premier exportateur mondial.
Le choix du Qatar a, dès sa désignation officielle, créé la polémique : les conditions d’attribution du mondial n’auraient pas été respectées, et plusieurs accusations de corruption ont été lancées à l’encontre de membres de la FIFA ayant voté pour l’Etat pétrolier.
De nombreuses ONG accusent également le Qatar de graves négligences et de violation des droits humains, particulièrement à l’encontre des ouvriers venus travailler sur les chantiers de construction. Dépourvus des infrastructures adéquates, notamment sept nouveaux stades ont été construits pour accueillir la Coupe. Depuis 2010, plus de 6500 travailleurs seraient morts sur ces immenses chantiers, victimes de la chaleur, de chutes ou encore d’accidents de travail. L’impact climatique de la Coupe au Qatar, symbolisé par la climatisation des stades à ciel ouvert, est aussi sujet à de vifs débats.
