Ce débat a été réalisé en partenariat avec les rédacteurs de Ciné Maccro : un site qui propose une vision hétéroclite du cinéma.
📋 Le contexte 📋
Source : Allociné
Genre : animation, Réalisateur : Pete Docter, Avec les voix françaises de : Omar Sy, Camille Cottin, Ramzy Bedia…, Durée : 1h40 minutes, Sortie (sur Disney+) : le 25 décembre 2020.
Source : Allociné
L’équipe du film, qui met au centre de son histoire l’univers du jazz, a pu travailler avec le grand jazzman John Baptiste qui a prêté ses doigts pour la scène du piano. Soul réussit ainsi à reproduire tout l’univers de ce genre musical avec une grande justesse.
Aussi, le vécu du co-réalisateur Kemp Powers a beaucoup inspiré le personnage principal de Joe Garner : ils sont nés à New York, ont à peu près le même âge et ils sont tous les deux Afro-américain. C’est d’ailleurs une première pour un personnage principal chez Pixar !
Source : Captain Popcorn
🕵 Le débat des experts 🕵
Après un En Avant qui aurait pu faire ronfler n’importe quel insomniaque, Pixar nous revient enfin en grande forme, avec Soul.
Pourtant, dès ses premières minutes, le nouveau-né de Pete Docter ne semble pas réinventer la roue, en montrant un artiste rêveur ainsi que ses éternels problèmes de famille, et s’inscrit directement dans la veine de toutes les dernières productions du studio. Mais soudain, à la faveur d’un faux pas maladroit, le long-métrage dévoile sa vraie nature et son but : questionner notre vie à tous, à travers la probable mort du personnage de Joe.
Alors que l’on est précipité dans ce monde merveilleux qu’est le « Grand Avant », pont entre la vie et la mort, Pixar fait le choix de s’éloigner de toutes ses habitudes visuelles et scénaristiques. En retrouvant l’inventivité qu’il avait perdu ces dernières années, le studio lance ici l’une de ses plus beaux hymnes à la vie. Dans cette histoire, où l’humour et l’alchimie entre personnages fonctionne autant que le rythme haletant, il n’est finalement pas tant question de l’art musical, mais des gestes banals du quotidien, qu’il faut réussir à voir pour en comprendre l’importance. Comme en témoigne la plus belle séquence du film, c’est finalement grâce à l’art que Soul représente le mieux la vie. C’est une vie passagère, dont chaque note est aussi majeure que la précédente. Et encore une fois, alors que l’on pensait que cela n’arriverait plus, voilà que Pixar livre l’un des plus beaux messages du monde, par cette fable d’une grande beauté. La vie vaut la peine d’être vécue et le studio nous le prouve encore une fois.
Nous avons attendu Soul avec beaucoup d’impatience, d’autant plus que son réalisateur, Pete Docter, nous avait déjà conquis avec les grands chefs-d’œuvre qu’étaient Là-haut et Vice Versa. Le nouveau film de Pixar Animations est grandiose sur bien des points : la qualité visuelle et graphique du film nous ont conquis. L’univers du jazz nous enivre tout autant, et nous avons aussi été ravis de voir pour la première fois un personnage principal afro-américain.
Pourtant, nous avons eu quelques réserves sur ce film. Soul faisait un pari ambitieux en proposant de faire de la mort son thème central. Vaste sujet qu’il fallait réussir à traiter à la fois pour les enfants et pour les parents. A la rédac, on a eu l’impression que Soul prenait trop le risque de perdre ses petits spectateurs, en oubliant de leur offrir un niveau de lecture adapté et en posant des questions que parfois même les adultes ne parviennent pas à bien saisir.
Pour d’autres, si l’univers du “grand avant” a paru très beau avec une belle touche d’humour (nous avons adoré les Michel), l’intrigue qui a lieu dans notre réalité nous a semblé assez “facile”. Elle fait un (trop ?) grand contraste avec les mondes magiques desquels on revient, avec des retournements de situations assez attendus. A partir de la moitié du film, hormis l’incarnation un peu contrariée de nos deux protagonistes, le film fait l’impasse sur l’humour. Il en résulte qu’il y a des moments où l’on s’est un peu ennuyé et où les plus jeunes ont carrément décroché.
Peut-être que la barre avait-elle été mise très haute avec Vice Versa, et qu’on reste sur notre faim, du coup. En parlant de fin, elle fait débat même au sein du Drenche : encore une fois, les plus jeunes auront du mal à saisir toutes les nuances. Un autre dénouement plus poétique n’aurait-il pas été préférable pour nous surprendre davantage ? Nous n’avons pas tranché.