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Le principe du Drenche est de présenter l’actualité sous forme de débats. Le but est qu’en lisant un argumentaire qui défend le « pour » et les arguments du camp du « contre », vous puissiez vous forger une opinion ; votre opinion.
Passons à l'éducation positive
Avantages et inconvénients des punitions corporelles font l’objet, depuis une trentaine d’années, de travaux scientifiques multiples. Tous concordent pour en montrer la nocivité sur le comportement futur des enfants : majoration de la violence, de la délinquance, des toxicomanies, de l’alcoolisme, du suicide, baisse du QI….
Et les explications abondent depuis qu’on explore le cerveau des enfants élevés avec des punitions corporelles en le comparant avec celui des enfants élevés sans violence : les stigmates cérébraux des violences reçues sont flagrants. Car si beaucoup de parents pensent que les « petites » fessées ne peuvent pas avoir d’impact, imaginez la terreur vécue par un enfant de 60 centimètres qui voit se lever sur lui, avant même le coup, la grande main d’un adulte qui fait trois fois sa taille.
Or depuis quelques temps, un nouveau modèle éducatif fait son apparition, « l’éducation positive », qui s’appuie sur les points forts de l’enfant pour les mettre en valeur et l’encourager à persévérer dans sa meilleure voie.
Sinon, la violence exercée sur l’enfant lui servira de modèle lorsqu’il sera à son tour adulte. Lorsqu’on prend conscience des violences monstrueuses qui ont dévalorisé le XXè siècle, on peut accepter l’effort international qui est demandé à tous les parents et qui est fortement encouragé par l’ONU, l’INICEF, l’OMS et le Conseil de l’Europe.
Mais les parents, à juste titre, se plaignent de ne pas savoir comment faire sans fesser puisque c’est le modèle que la plupart d’entre eux ont reçu. Lorsque l’enfant paraît, il arrive sans mode d’emploi et chacun va devoir bricoler à son idée sa relation avec ce nouveau partenaire. Il faudrait vraiment que chacun puisse passer autant de temps à apprendre comment fonctionne son enfant qu’il en a passé pour apprendre à conduire une voiture… En attendant, Anne Bacus, entre beaucoup d’autres, leur a préparé un bréviaire qui peut les aider : « Cent façons de se faire obéir sans cris ni fessées », montrant bien qu’entre fesser et laisser tout faire il y a maintes recettes.
Rappelons que la demande faite à la France par le Conseil de l’Europe est une inscription dans le Code Civil (et non le Code Pénal) du droit de l’enfant à être élevé sans violence. Les parents en difficulté étant orientés vers des structures habilitées à les aider, comme il en existe beaucoup en France. Aucune pénalité n’est prévue.
C’est l’interdiction qui nous inquiète !
Thierry Vidor
Directeur général de la fédération nationale « Familles de France »http://www.familles-de-France.org
Une affaire privée. Les parents sont les premiers et principaux éducateurs de leur(s) enfant(s). L’éducation est le rôle des parents et l’Etat n’a pas à s’y immiscer dans la mesure où il n’y a pas de maltraitance. Une loi interdisant la fessée risquerait de judiciariser la relation entre enfants et parents, de culpabiliser ces derniers. Le débat n’est pas dans le pour ou contre la fessée, c’est du ressort des parents, mais dans son interdiction.
Cela peut éviter un drame. La maltraitance envers les enfants est inacceptable, mais il ne faut pas non plus faire d’amalgame entre un petit geste et la maltraitance.
Une petite tape sur la main ou sur les fesses pour éviter qu’un enfant ne mette les doigts dans la prise, c’est mieux que l’électrocution…
La fessée n’est pas un principe éducatif mais, pratiquée exceptionnellement, elle peut parfois faire réfléchir l’enfant sur un comportement qui peut mettre sa vie en danger.
Remise en cause de l’autorité parentale. Avec une loi contre la fessée, on risque de créer davantage d’« enfants rois ».
Si à la moindre tape reçue, un enfant menace d’appeler la police, l’autorité parentale est remise en cause. Les rôles seraient inversés : l’enfant fautif va se sentir dans son droit.
Des campagnes pédagogiques et davantage de soutien aux familles. Il serait bien plus utile de faire des campagnes médiatiques en direction des parents pour les aider dans l’éducation de leurs enfants, en expliquant que la fessée n’est pas la meilleure réponse et ne peut être considérée comme un geste pédagogique. Agir encore plus efficacement contre les maltraitances notamment psychologiques qui sont moins voyantes mais tellement dramatiques pour les enfants.
Une efficacité contestée. Les pays qui ont banni la fessée n’ont pas de leçon à nous faire en effet on constate chez eux une explosion de la violence et des actes d’incivilités à l’école !