Chaque mois, pour chaque numéro, deux étudiants en partenariat avec Eloquentia débattent d’une question plus ou moins fondamentale… Le but est de réaliser un exercice d’éloquence et de débat par écrit. Nous les publions maintenant en ligne !
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Peut-on vraiment comparer un être humain à un légume ? Oui !
Baptiste Mairel
Etudiant en licence de science politique, Paris 8, participant au concours Eloquentia jusqu’au huitième de finale.http://eloquentia-saintdenis.fr/
Peut-on vraiment comparer un être humain à un légume ? Oui ! le végétarien radicalisé est un salsifis.
Tout comme le salsifis, le végétarien a des racines qui sont ancrées à la terre, et tous deux aiment les environnements aérés. Que ce soit par amour, culture ou religion, le végétarien radicalise les jeunes pousses au point que les fruits et les légumes deviennent sa source d’énergie. Alors que le salsifis est utilisé pour soigner les maladies du bétail et les morsures de vipères, le végétarien lutte contre les langues de vipère en prônant son engagement par la défense des animaux, la protection de l’eau et des denrées alimentaires.
Le salsifis résiste aux maladies et sa saveur sucrée rappelle celle du cœur d’artichaut. Le végétarien lui a le cœur archi-chaud, sa nutrition lui procure des défenses qui les immunisent par tous les temps. Le végétarien se nourrit du salsifis qu’il soit en sauce, poêlée, frit, en soupe ou gratiné, il lui apporte des fibres, du potassium et du calcium indispensables pour une santé équilibrée.
Tout comme le salsifis, le végétarien peut être sauvage ou cultivé, mais aussi cultivé à l’état sauvage. Le salsifis se récolte d’octobre à mars, le végétarien lui, récolte ce qu’il sème.
À la lecture de ces quelques lignes, cela peut paraitre cru de dire que le végétarien est un salsifis, pourtant c’est du tout cuit!
Panse sans conscience, n'est que ruine de l'âme !" Disait Rabelais !
Panse sans conscience, n’est que ruine de l’âme ! » Disait Rabelais !
Eh oui, et qui de plus que le végétarien choisis consciencieusement ce qui y va, dans sa panse ?
Ne pas manger de viande ? Cela va sans dire ! Se priver d’insectes ? Naturellement ! Là où le végétarien radicalisé innove et se démarque, c’est que ce dernier ne consomme même pas d’eau.
En effet, des dizaines, des centaines, des milliers, des millions de micro-organismes vivent dans l’eau que nous buvons tous les jours. Le végétarien radicalisé, lui, ce valeureux combattant de l’oppression spéciste, n’oublie pas que notre ancêtre commun est un microbe. Un microbe semblable aux millions qui finissent tous les jours dans nos gosiers.
Le végétarien radicalisé a tant d’égard pour tout ce qui est vivant qu’il ne peut se résoudre à attenter à une seule vie, aussi microscopique soit-elle.
Il ne peut s’adonner à ce génocide microscopique, à ce microbicide génocidaire, tandis qu’à ceci, le salsifis, ce sale, s’y fait ! Il boit, litre sur litres, sans considération pour la condition du microbe, et tout ceci, pour devenir, à son apogée médiocre, un légume à peine comestible.
Je demanderai donc aux biens sombres esprits osant comparer le héros déshydraté à un vulgaire et égoïste salsifis, de bien vouloir s’abstenir, car bien qu’on ne vit pas longtemps sans eau, le végétarien radicalisé est prêt à mourir pour ses idées.