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Le principe du Drenche est de présenter l’actualité sous forme de débats. Le but est qu’en lisant un argumentaire qui défend le « pour » et les arguments du camp du « contre », vous puissiez vous forger une opinion ; votre opinion.
La pression migratoire n’en est qu’à ses débuts
Gilles Lebreton
Député RN au Parlement européen, chef de la délégation française du groupe Europe des Nations et des LibertésIl faut restreindre l’immigration en France car il est très difficile, voire impossible, d’assimiler les étrangers lorsqu’ils arrivent en masse, surtout quand ils sont issus de cultures extra-européennes. Le risque est de donner naissance à une société éclatée en communautés qui vivent selon leurs propres mœurs, parfois très éloignées des valeurs de la République.
Ce risque est à prendre d’autant plus au sérieux que la France souffre déjà, dans beaucoup de quartiers, d’un communautarisme exacerbé, souvent encouragé par l’islam radical.
L’actualité en témoigne. Dans certains endroits, les bars sont interdits aux femmes ; dans d’autres, les prières de rue sont systématiques malgré l’atteinte qu’elles portent à l’ordre public. Il est clair que la République y est contestée dans son principe même.
La seule façon de préserver notre identité nationale, notre paix sociale, nos valeurs et notre mode de vie est de protéger nos frontières et de refuser la submersion migratoire, à l’image de ce qu’a commencé à faire notre allié Matteo Salvini en Italie.
Cela n’interdit nullement à la France de manifester sa solidarité à l’égard des États qui souffrent. Mais celle-ci doit s’exprimer en aidant leurs ressortissants à vivre chez eux, et non en les accueillant systématiquement chez nous.
L’Afrique compte aujourd’hui un peu plus d’un milliard d’habitants. D’après les prévisions officielles de l’INED, elle en comptera deux milliards et demi en 2050. La pression migratoire n’en est qu’à ses débuts : elle sera bientôt énorme sur l’ensemble de l’Europe. Si la France et ses partenaires européens ne prennent pas rapidement des dispositions énergiques, la civilisation européenne sera en péril.
C’est pourquoi il faut substituer à l’Union européenne, vouée à l’inefficacité car trop technocratique, une Europe des nations qui fera preuve de davantage de réalisme en protégeant les frontières nationales, en concluant des accords de réadmission avec les États de départ, et en conditionnant l’aide à l’Afrique à la mise en place de politiques de lutte contre l’émigration.
Les frontières de la pensée
La question n’est pas de savoir s’il faut réduire, maintenir ou augmenter l’immigration en France, mais d’accompagner au mieux le phénomène naturel et immuable que constitue le fait migratoire. La mobilité des êtres humains est un fait social normal et ordinaire, aussi nécessaire qu’irréductible.
Face à cette évidence historique démontrée et globalement admise, la seule politique publique qui nous est proposée aujourd’hui est une politique de limitation drastique de cette mobilité, considérablement endurcie par la loi sur l’asile et l’immigration adoptée cet été (recul de droits, accentuation de la maltraitance institutionnelle, dérogations majeures au droit commun…).
Cette politique de fermeture, conduite de plus en plus au mépris des droits humains les plus élémentaires des personnes migrantes, représente une telle obsession qu’elle finit par occulter toute autre alternative, toute autre possibilité de penser la mobilité et notre relation au monde, imposant une forme de vérité consacrée qu’il ne serait plus imaginable de discuter.
Pourtant, d’autres pistes méritent d’être étudiées. Sans angélisme et sans naïveté, instaurer la libre circulation des personnes n’est pas une vue de l’esprit. Certes, elle ne peut pas se décréter du jour au lendemain, mais pourrait constituer un horizon à atteindre, un chemin à construire qui puisse répondre aux enjeux de mobilité tout en préservant l’équilibre des sociétés d’accueil.
Pour ce faire, nous nous devons de sortir de cette logique erronée de forteresse assiégée, puis d’inventer et d’innover, au lieu de remodeler sans cesse les mêmes politiques répressives aux coûts humains et financiers exorbitants et indignes.
Non, la France n’est pas envahie, son solde migratoire reste stable depuis plus de 30 ans, entre 50 000 et 100 000 personnes par an (différence entre le nombre de personnes migrantes entrées et sorties du territoire au cours de l’année). En proportion de la taille de sa population, la France n’est qu’au 13ème rang européen en matière d’accueil de demandeurs d’asile.
La France est, depuis toujours, une terre d’immigration. Elle doit se penser et se vivre comme telle. Là est le véritable enjeu pour surmonter les risques de repli et de xénophobie que l’on voit poindre. Une large partie de l’opinion publique y est prête.
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