Faut-il restreindre l’immigration en France ?

Migrant avec passeport
Crédits : delkoo, Adobe Stock

Numéro 1

S’informer

Qu'est-ce que l'immigration ? Un immigrant, un immigré ?

L’immigration désigne aujourd’hui l’entrée, dans un pays ou une aire géographique donnée, de personnes étrangères qui y viennent pour un long séjour ou pour s’y installer.

Un immigrant (ou migrant) est celui qui est en train d’immigrer ou qui vient d’immigrer. Un immigré est une personne qui est établie dans un pays par voie d’immigration.

Elle peut être motivée par différentes raisons :

  • professionnelle (ex : mission de longue durée à l’étranger), études,
  • politique (ex : réfugié politique fuyant des persécutions), sécuritaire (ex : en cas de guerre dans le pays d’origine)
  • économique (recherche d’un meilleur niveau de vie dans les pays riches),
  • personnelle (par goût pour le pays),
  • familiale (Ex : rejoindre le conjoint ou un enfant déjà installé),
  • fiscale (dans un pays ayant un niveau d’imposition moins élevé).

Sources : Wikipédia, Toupie

Qu'est-ce que cela représente en France ? Et à l'étranger ?

Pour l’INSEE, pour être comptabilisé comme immigré, il faut être né à l’étranger, sans avoir la nationalité française, et résider en France. La situation d’immigré est permanente, même si l’on acquiert la nationalité française. En outre, c’est le pays de naissance qui définit l’origine géographique d’un immigré et non sa nationalité de naissance.

Toujours d’après l’INSEE, chaque année en moyenne, entre 2004 et 2012, 200 000 immigrés sont entrés en France, soit moins que la moyenne des pays de l’OCDE.

Cela représente en effet chaque année 0,3% de la population française en moyenne, contre 0,6% pour les pays de l’OCDE. C’est également la plus faible proportion d’Europe, rapportée à notre population.

En 2014, l’Insee a recensé un peu moins de six millions d’immigrés en France, soit 8,9 % de la population.

Selon les chiffres de l’ONU pour 2013, la France se situe en 80e position sur 233 pour sa part d’étrangers dans la population. Elle est au-dessous de l’Allemagne, du Royaume-Uni ou des Etats-Unis.

Pourquoi on en parle en ce moment ?

Les politiques autour de l’immigration ont toujours fait débat au sein des politiques comme sur le terrain. Dernièrement, le bateau humanitaire Aquarius a fait coulé beaucoup d’encre et a relancé les politiques d’accueil des migrants au niveau européen. A côté de cela, le ministre de l’intérieur italien Matteo Salvini a opté pour une loi qui durcit d’autant plus l’entrée sur son territoire.
Quant au cas de la France, de plus en plus de politiques penchent pour une restriction de l’immigration. Cet été, la loi Asile et Immigration a suscité beaucoup de controverses, notamment au sein de la majorité.
L’occasion pour nous de peser le POUR et le CONTRE !

Numéro 2

Se positionner

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LE « POUR »

La pression migratoire n’en est qu’à ses débuts

Billet rédigé par :

Gilles Lebreton

Député RN au Parlement européen, chef de la délégation française du groupe Europe des Nations et des Libertés

Il faut restreindre l’immigration en France car il est très difficile, voire impossible, d’assimiler les étrangers lorsqu’ils arrivent en masse, surtout quand ils sont issus de cultures extra-européennes. Le risque est de donner naissance à une société éclatée en communautés qui vivent selon leurs propres mœurs, parfois très éloignées des valeurs de la République.

Ce risque est à prendre d’autant plus au sérieux que la France souffre déjà, dans beaucoup de quartiers, d’un communautarisme exacerbé, souvent encouragé par l’islam radical.

L’actualité en témoigne. Dans certains endroits, les bars sont interdits aux femmes ; dans d’autres, les prières de rue sont systématiques malgré l’atteinte qu’elles portent à l’ordre public. Il est clair que la République y est contestée dans son principe même.

La seule façon de préserver notre identité nationale, notre paix sociale, nos valeurs et notre mode de vie est de protéger nos frontières et de refuser la submersion migratoire, à l’image de ce qu’a commencé à faire notre allié Matteo Salvini en Italie.

Cela n’interdit nullement à la France de manifester sa solidarité à l’égard des États qui souffrent. Mais celle-ci doit s’exprimer en aidant leurs ressortissants à vivre chez eux, et non en les accueillant systématiquement chez nous.

L’Afrique compte aujourd’hui un peu plus d’un milliard d’habitants. D’après les prévisions officielles de l’INED, elle en comptera deux milliards et demi en 2050. La pression migratoire n’en est qu’à ses débuts : elle sera bientôt énorme sur l’ensemble de l’Europe. Si la France et ses partenaires européens ne prennent pas rapidement des dispositions énergiques, la civilisation européenne sera en péril.

C’est pourquoi il faut substituer à l’Union européenne, vouée à l’inefficacité car trop technocratique, une Europe des nations qui fera preuve de davantage de réalisme en protégeant les frontières nationales, en concluant des accords de réadmission avec les États de départ, et en conditionnant l’aide à l’Afrique à la mise en place de politiques de lutte contre l’émigration.

LE « CONTRE »

Les frontières de la pensée

Billet rédigé par :

Jean-Claude Mas

Secrétaire général de La Cimade
http://www.lacimade.org

La question n’est pas de savoir s’il faut réduire, maintenir ou augmenter l’immigration en France, mais d’accompagner au mieux le phénomène naturel et immuable que constitue le fait migratoire. La mobilité des êtres humains est un fait social normal et ordinaire, aussi nécessaire qu’irréductible.

Face à cette évidence historique démontrée et globalement admise, la seule politique publique qui nous est proposée aujourd’hui est une politique de limitation drastique de cette mobilité, considérablement endurcie par la loi sur l’asile et l’immigration adoptée cet été (recul de droits, accentuation de la maltraitance institutionnelle, dérogations majeures au droit commun…).

Cette politique de fermeture, conduite de plus en plus au mépris des droits humains les plus élémentaires des personnes migrantes, représente une telle obsession qu’elle finit par occulter toute autre alternative, toute autre possibilité de penser la mobilité et notre relation au monde, imposant une forme de vérité consacrée qu’il ne serait plus imaginable de discuter.

Pourtant, d’autres pistes méritent d’être étudiées. Sans angélisme et sans naïveté, instaurer la libre circulation des personnes n’est pas une vue de l’esprit. Certes, elle ne peut pas se décréter du jour au lendemain, mais pourrait constituer un horizon à atteindre, un chemin à construire qui puisse répondre aux enjeux de mobilité tout en préservant l’équilibre des sociétés d’accueil.

Pour ce faire, nous nous devons de sortir de cette logique erronée de forteresse assiégée, puis d’inventer et d’innover, au lieu de remodeler sans cesse les mêmes politiques répressives aux coûts humains et financiers exorbitants et indignes.

Non, la France n’est pas envahie, son solde migratoire reste stable depuis plus de 30 ans, entre 50 000 et 100 000 personnes par an (différence entre le nombre de personnes migrantes entrées et sorties du territoire au cours de l’année). En proportion de la taille de sa population, la France n’est qu’au 13ème rang européen en matière d’accueil de demandeurs d’asile.

La France est, depuis toujours, une terre d’immigration. Elle doit se penser et se vivre comme telle. Là est le véritable enjeu pour surmonter les risques de repli et de xénophobie que l’on voit poindre. Une large partie de l’opinion publique y est prête.

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