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Car il se passe aussi des choses loin de nos frontières. En 9 infos, on vous résume (presque) toute l’actualité internationale de la semaine !
1. L’Union Européenne ouvre les négociations pour l’entrée de l’Albanie et de la Macédoine du Nord
Ce lundi 18 juillet, les 27 pays membres de l’Union européenne ont donné leur accord pour ouvrir les négociations avec la Macédoine du Nord et l’Albanie. Les deux pays sont reconnus comme candidats respectivement depuis 2005 et 2014. Une étape importante pour ces États des Balkans qui vont débuter les discussions lors d’une conférence intergouvernementale qui sera prochainement annoncée. Les difficultés de fonctionnement et de décision des 27 avaient refroidi de nombreux pays (France, Danemark, Pays-Bas…) sur un nouvel élargissement. L’invasion russe de l’Ukraine et l’obtention du statut de candidat à l’Ukraine et à la Moldavie a changé les choses. L’Albanie et la Macédoine du Nord n’ont pas apprécié cette décision considérant qu’ils se faisaient doubler malgré leurs efforts.
La candidature de la Macédoine du Nord souvent ralentie
La Macédoine du Nord a été longtemps ralentie à cause de dissensions avec ses voisins. Jusqu’en 2018, la Grèce a posé son veto puis la Bulgarie a bloqué son intégration à partir de 2020. Les deux États se disputent sur des questions linguistiques et historiques. La Bulgarie considère le macédonien comme un dialecte bulgare et revendique des figures héritées du passé ottoman qui sont également reprises par la Macédoine du Nord.
Le 17 juillet, Skopje et Sofia ont signé un protocole pour lever le véto. Une signature initiée par la France qui avait assuré la présidence tournante de l’UE pour le premier semestre 2022. La Macédoine du Nord a alors modifié sa Constitution pour inclure les Bulgares dans les groupes ethniques. Malgré la colère de l’opposition, le Parlement macédonien a voté les résolutions avec 68 voix sur 120. Les deux pays doivent surtout respecter le traité d’amitié de 2017 qui visait à éradiquer les discours de haine. Les programmes scolaires seront également adaptés en fonction du partage des évènements et figures historiques.
2. La Chambre des représentants approuvent une loi qui protège le mariage homosexuel
Après l’annulation de l’arrêt Roe vs Wade par la Cour Suprême qui a permis à certains États d’interdire l’avortement, la Chambre des représentants s’active pour protéger les autres droits. Les élus de la chambre basse tentent d’ériger des boucliers autour du mariage homosexuel. Ce mardi, tous les membres du parti démocrate et 47 républicains ont voté pour cette proposition de loi. En revanche, 157 républicains s’y sont opposés. La loi abroge les législations antérieures qui définissaient le mariage entre un homme et une femme. Le texte interdit également la discrimination des couples « en raison de leur sexe, race, ethnicité ou origine ».
Les élections de mi-mandat dans le viseur
Le mariage entre personne du même sexe est garanti depuis 2015 mais ce projet de loi préserve aussi les couples interraciaux, protégé depuis 1967. La loi doit dorénavant passer par le Sénat même si ses chances d’être votées sont faibles. Il faudrait le vote de dix sénateurs républicains alors que seule Susan Collins, élue du Maine, s’est dite prête à le faire. À quatre mois des élections de mi-mandat, l’objectif est de forcer le parti Républicain à prendre position sur ce sujet clivant dans leur camp. La majorité soutient le Respect for Marriage Act mais la droite religieuse reste catégoriquement opposée à ce droit.
Le juge conservateur Clarence Thomas avait annoncé qu’il fallait réviser le droit au mariage homosexuel et celui à la contraception sur la base du respect de la vie privée. Jerry Nadler, élu démocrate, justifie tous ses projets de lois : « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant que les gains durement acquis du mouvement pour l’égalité sont systématiquement anéantis. » Des textes pour défendre la contraception et l’avortement ont ou vont être votés par les représentants.
3. La Chine suffoque avec les fortes chaleurs
L’Europe occidentale est touchée par la canicule et les incendies mais les fortes chaleurs sont également présentes en Chine. Après avoir vécu le mois de juin le plus chaud enregistré dans le pays depuis 1961, l’Est de la Chine vit en pleine canicule ces derniers jours. Depuis la mi-juillet, 84 villes ont déclaré des alertes rouges pour la canicule avec des températures qui dépassent les 40 °C.
Malgré quelques baisses au thermostat, les fortes chaleurs devraient se poursuivre jusqu’à la fin du mois d’août. Habituellement, l’été se décompose en trois périodes, appelés les « sanfu », d’une dizaine de jours. Entre mi-juillet et mi-août, la Chine connaît généralement ses plus fortes chaleurs avec beaucoup d’humidité.
Les abris anti-aériens réutilisés
Dans ce contexte, les Chinois trouvent des alternatives. Dans les villes de Nanjing, Chongqing et Wuhan, les abris anti-aériens qui datent de la Seconde Guerre mondiale ont été ouverts au public. Alors que les températures s’affolent à la surface, les habitants se réfugient dans ces abris avec des boissons, la télévision, des livres et le wifi à disposition. Tout ça avec une température de 25 °C. Le reste de la population utilise la climatisation. Cette utilisation pousse la demande en électricité à des niveaux extrêmes. La plupart des régions appellent les habitants à faire des économies d’énergie tandis que certains hôtels ont déjà limité la climatisation à 28 °C.
4. L’Amazonie a perdu 18 arbres par seconde en 2021
La forêt continue de diminuer à vitesse grand V. D’après une étude indépendante de MapBiomas rendue publique ce lundi, l’Amazonie brésilienne (60 % de la forêt) a perdu 18 arbres toutes les secondes en 2021. Une situation encore plus dramatique à l’échelle de tout le pays puisque la déforestation a augmenté de 20,1 % l’année dernière. L’étude a compilé de nombreuses données sur la biodiversité brésilienne et le constat est inquiétant : « Le Brésil a perdu 16 557 kilomètres carrés de couverture de végétation originelle dans tous ses écosystèmes l’année dernière. »
L’Amazonie est la principale victime de la déforestation (59 % du déboisement au Brésil) mais la savane du Cerrado (30 %) ou la zone de Caatinga (7 %) sont également touchées. L’agriculture et l’élevage restent les principaux « vecteurs de pression » de la déforestation, dont ils sont responsables à 97 % d’après l’étude. Les mines clandestines font également partie des secteurs mis en cause.
Jair Bolsonaro attaqué par les défenseurs de la forêt
Cependant la cause de cette hausse est attribuée à Jair Bolsonaro. Au pouvoir depuis 2019, le président a affaibli les organismes de contrôles environnementaux tout en soutenant l’exploitation de la forêt tropicale. Depuis son arrivée, 42 000 km2 de forêt ont disparu au Brésil. Les spécialistes comparent ce chiffre à la surface de l’État de Rio de Janeiro. La tendance ne devrait pas s’inverser puisque l’Amazonie brésilienne a déjà perdu 3 988 km2 entre janvier et juin 2022. C’est un record pour un premier semestre depuis le début des premiers relevés en 2016.
5. Port-au-Prince en pleine guerre des gangs
Haïti est déjà confronté à de nombreux problèmes sociétaux et économiques mais un nouveau phénomène s’intensifie depuis quelques semaines. Des affrontements violents ont lieu à Cité Soleil, quartier le plus défavorisé et le plus densément peuplé de Port-au-Prince. D’après l’ONU, 234 personnes ont été blessées ou tuées entre le 8 et le 12 juillet. Les bilans locaux partiels recensent environ 300 morts et 160 blessés.
La communauté internationale dénonce ces attaques
Les gangs prennent de plus en plus de place dans la capitale haïtienne. Actuellement, deux coalitions se disputent le contrôle du territoire avec des fusillades à longueur de journée. «La plupart des victimes ne sont pas directement liées aux gangs mais ont été visées par des membres des gangs et nous avons aussi reçu de nouvelles informations sur des violences sexuelles », affirme le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. La communauté internationale appelle le pouvoir en place à sécuriser le quartier et à mettre un terme à la crise. Cependant, la police ne peut pas s’interposer puisqu’elle manque d’équipements et de policiers.
Les négociations sont en cours pour ouvrir un couloir humanitaire mais pour l’instant, la population est enfermée chez elle. Cité Soleil est le plus grand bidonville de Port-au-Prince et les logements ne résistent pas aux balles perdues. Le terminal pétrolier qui alimente la capitale et le nord du pays est fortement impacté par cette guerre des gangs. Une situation qui plonge Port-au-Prince dans une position critique. Lors du premier semestre, 934 meurtres, 684 blessés et 680 enlèvements ont été recensés dans le pays. De plus en plus d’Haïtiens veulent quitter le pays pour prendre la direction de la République dominicaine ou des États-Unis.
6. Naissance exceptionnelle de girafons jumeaux au Kenya
C’est un événement rarissime qui s’est déroulé dans le parc national de Nairobi, la capitale du Kenya. Des girafons masaïs jumeaux sont nés cette semaine. Une nouvelle saluée sur Twitter par Najib Balala, ministre kényan de la faune : « C’est un événement extrêmement rare. Nous accueillons les nouveau-nés avec amour. » Ces naissances sont exceptionnelles puisque seulement quelques cas avaient été documentés dans le monde. La plupart du temps, les jumeaux ne survivent pas.
Les girafons permettent de mettre en évidence l’importance du parc de Nairobi. Il est situé à moins de 7 kilomètres du centre-ville et réussit à résister à l’étalement urbain de la capitale kényane. Dans le pays, trois sous-espèces de girafes sont présentes : les girafes masaïs (comme les girafons), réticulées et de Rothschild.
Les girafes en danger
L’animal le plus haut du monde est pourtant en danger puisqu’il figure dans la liste des animaux « vulnérables » d’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Selon la Giraffe Conservation Foundation (GCF), il reste 117 000 girafes qui vivent à l’état sauvage, une baisse de 30 % lors des trois dernières décennies. La chasse illégale, l’expansion de l’agriculture et des exploitations minières font partie des causes de cette diminution.
7. Une centaine de morts dans un conflit interethnique au Soudan
Le calme est revenu dans la région mais pendant une semaine, l’État du Nil-Bleu, au Sud du Soudan et proche de l’Éthiopie, était en état de guerre. Les affrontements entre les ethnies Haoussa et Barti ont fait 105 morts et 291 blessés selon Jamal Nasser, ministre de la Santé de l’État. Le conflit a débuté pour l’accès à des terres du district de Qissan. L’ethnie Haoussa, une des plus grandes d’Afrique, a réclamé la formation d’une autorité civile locale pour surveiller l’accès aux terres.
Une requête qui passe mal chez les Bartis qui considèrent que c’est une violation de leurs terres. Ils précisent que si une autorité doit être créée, elle le sera uniquement avec des Bartis. Les femmes et les enfants ont essayé de fuir les combats. Une situation qui devient de plus en plus régulière puisque 17 000 personnes ont fui la région pour éviter les balles perdues. Le Nil-Bleu vit depuis 1983 avec une rébellion qui a fortement perturbé la dictature d’Omar El-Béchir (1989-2019).
Les violences interethniques s’intensifient depuis 2021
Le coup d’État mené en 2021 par le général Abdel Fattah Al-Bourhane a ouvert la faille à des luttes entre les différentes ethnies. Chaque année, des centaines de civils décèdent dans des combats pour des accès à l’eau ou aux terres. En effet, malgré la fin des affrontements dans l’État du Nil-Bleu, la violence s’est répandue dans d’autres régions. Au nord, dans l’État de Kassala, des milliers d’Haoussa réclament « la justice pour les martyrs » et incendient des bâtiments publics. Ce mardi, des milliers de membres de l’ethnie ont manifesté dans tout le pays.
8. Rencontre au sommet entre la Russie, l’Iran et la Turquie
Depuis 2017 c’est une habitude, la Russie, l’Iran et la Turquie se réunissent pour leur sommet annuel. Ce mardi, l’Iran a reçu le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, et son homologue russe, Vladimir Poutine. Au programme de cette réunion, la guerre en Syrie mais également celle en Ukraine. La Turquie, membre de l’OTAN, continue de faire cavalier seul dans l’équilibre géopolitique. Pourtant, Ankara avait une demande à faire à ses voisins iraniens et russes.
Une offensive en Syrie sur la table
Recep Tayyip Erdoğan voulait recevoir le feu vert pour lancer une nouvelle offensive dans le nord-ouest de la Syrie contre les Kurdes. Depuis 2016, la Turquie a déjà réalisé quatre raids armés et menace de recommencer pour créer une « zone de sécurité » de 30 kilomètres à la frontière syrienne. L’Iran et la Russie, soutien de Bachar el-Assad, ont averti que l’opération serait « préjudiciable pour la Syrie, la Turquie et la région ».
La question du blé ukrainien est également ressortie lors de ce sommet tripartite. La Turquie se rêve en médiateur et parrain d’un accord entre l’Ukraine et la Russie sur le sujet . Actuellement, plus de 20 millions de tonnes de céréales, soit l’équivalent de 1 % de la consommation mondiale, sont bloquées en Ukraine. Quelques heures avant la rencontre, Vladimir Poutine avait remercié Recep Tayyip Erdoğan : « Grâce à votre médiation, nous sommes allés de l’avant. […] Toutes les questions ne sont pas encore réglées, c’est vrai, mais il y a du mouvement et c’est une bonne chose. »
Un renforcement des relations entre l’Iran et la Russie
Moscou et Téhéran se sont également entendus sur un protocole d’accord entre le gazier russe Gazprom et la compagnie pétrolière nationale iranienne (NIOC) pour 40 milliards de dollars d’investissements russes dans le secteur énergétique iranien. Le projet inclut le développement de six gisements de pétrole, de deux champs gaziers et la construction de gazoducs destinés à l’exportation.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a salué sa relation avec Moscou : « La coopération sur le long terme entre l’Iran et la Russie est très profitable pour les deux pays. » Malgré quelques divergences, Vladimir Poutine a estimé que « la rencontre a été utile et très instructive » et a appelé ses partenaires à un nouveau sommet avant la fin de l’année.
9. L’Italie confirme l’augmentation de son importation de gaz algérien
Ce jeudi, le Premier ministre italien, Mario Draghi, a été poussé à la démission après la non-participation de nombreux membres de la coalition gouvernementale à un vote de confiance. Une situation instable pour la politique italienne qui arrive juste après un accord important avec son « principal partenaire du Maghreb ». En effet, l’Italie et l’Algérie continuent leur rapprochement sur la question énergétique. Ce lundi, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a reçu Mario Draghi pour le quatrième sommet algéro-italien. Les deux pays ont signé 15 accords pour augmenter la fourniture de gaz algérien à la péninsule italienne mais également sur la justice, la coopération industrielle et l’environnement.
Le gaz algérien, le sauveur de l’Italie
Pour réduire sa dépendance au gaz russe, l’Italie s’est tournée vers l’Algérie qui devient désormais son premier fournisseur. Un accord d’un montant de 4 milliards de dollars entre les groupes américain, italien et français Occidental Petroleum, Eni et Total, va permettre le développement d’un gisement à Berkine (Sahara). Ce projet devrait permettre d’accroître la production de plus d’un milliard de barils et d’augmenter les exportations algériennes vers le continent européen. Alger va également revoir à la hausse ses livraisons de gaz vers l’Italie avec 4 milliards de m3 supplémentaires attendus dès cette semaine.
Depuis le début de l’année, l’Algérie a livré 13,9 milliards de m3 de gaz, soit 113 % de plus que les volumes prévus précédemment. Le transport des hydrocarbures est assuré par le gazoduc TransMed qui relie l’Algérie à l’Italie en passant par la Tunisie. Sa capacité maximale de transit est de 32 milliards de m3 par an et l’Algérie fournit 22 milliards de m3. Alger a donc encore une marge suffisante pour accroître ses exportations. Les deux pays ont signé un accord en avril pour augmenter les livraisons de 9 milliards de m3 de gaz supplémentaires jusqu’en 2027, date de la fin du contrat gazier.
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