📋 Le contexte 📋
La corrida désigne une forme de course de taureaux, durant laquelle un homme (le matador) et un taureau s’affrontent avant que ce dernier ne soit mis à mort (ou dans de rares cas graciés). Ce spectacle tauromachique se déroule dans des arènes, principalement dans certains États d’Amérique latine (Mexique, Pérou ou Colombie par exemple), au Portugal, en Espagne et dans le Midi de la France.
Ce “spectacle tauromachique” date de la première moitié du XIIIe siècle. Il a été inventé par Francisco Romero, puis conceptualisé dans sa forme moderne par Francisco Montes dans son traité Tauromaquia completa (1836). En effet, cette course se déroule suivant un rituel et des modalités strictes.
La corrida s’ouvre sur un paseo, c’est-à-dire le défilé de tous les participants du spectacle, avec notamment les toreros (les hommes qui affrontent le taureau). Ensuite, le combat se divise en trois tercios, trois parties distinctes. D’abord survient le premier tercio (appelé tercio de pique) : deux toreros à cheval blessent le taureau avec une longue pique, afin d’affaiblir l’animal et de le jauger.
Puis durant le deuxième tercio, trois paires de banderilles (des bâtons terminés par un harpon) sont plantées dans le dos du taureau. Enfin, la troisième tercio est consacré à la mise à mort de l’animal. Le matador tue ce dernier par un coup d’épée, après une série de passes exécutées avec sa muleta, le leurre fait d’un drap rouge monté sur un bâton.
En France, l’histoire de la corrida a été rythmée entre autorisations et interdictions. Depuis 1951, elle est autorisée sur certaines parties du territoire, là où elle constitue une “tradition locale ininterrompue” (notamment dans le Midi). Elle est donc tolérée par le droit français, bien qu’elle s’apparente à un acte de cruauté d’après le droit pénal.
Cette “exception culturelle” est décriée par des associations anti corrida, des élus et une partie de la population, faisant valoir la cruauté de la pratique. Chaque année, ce serait plus d’un millier de taureaux qui seraient tués dans les arênes. Cependant, les défenseurs de cette tradition mettent en avant son importance culturelle ainsi que la manne financière que représente la corrida (40 millions d’euros de chiffre d’affaires d’après l’Observatoire national des cultures taurines).
Aymeric Caron, député de Paris et militant de la cause animale, a déposé une proposition de loi visant à abolir la corrida avant de la retirer le 24 novembre dernier face au flot d’amendements. Mais le sujet devrait rapidement faire à nouveau débat puisqu’il a promis une nouvelle « proposition de loi transpartisane ».
Et vous qu’en pensez-vous ? On en débat !