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Car il se passe aussi des choses loin de nos frontières. En 9 infos, on vous résume (presque) toute l’actualité internationale de la semaine !
1. Fin de la « guerre du whisky » entre le Danemark et le Canada
Ce L’île Hans, entre le Canada et le Groenland (Danemark), était le théâtre d’une guerre larvée depuis 49 ans entre les deux pays quand une frontière maritime a été tracée autour de l’île.
Après le traité frontalier controversé sur l’île Hans en 1973, la marine danoise plante son drapeau. Le Canada planta alors le sien en laissant une bouteille de whisky canadien. L’affaire devient nationale et un ministre danois se rend alors sur l’île avec un drapeau, une bouteille de schnaps et une lettre indiquant « Bienvenue sur l’île danoise ».
Ce ping-pong avec des bouteilles de whisky et de schnaps dura un demi-siècle jusqu’à la résolution du conflit ce mardi 14 juin 2022. Les deux pays ont signé un accord en urgence au vu de la dégradation du contexte international. Ce qui crée ainsi la première frontière terrestre entre le Canada et l’Europe.
2. Inauguration d’une nouvelle route maritime entre la Russie, l’Iran et l’Inde
Ce dimanche, une nouvelle route maritime entre la Russie et l’Inde, qui passe par l’Iran, a été inaugurée. Deux porte-conteneurs russes, qui transportent des palettes de bois laminé, sont partis du port russe d’Astrakhan. Ils devraient passer par le port iranien de Anzali avant de rejoindre celui de Nhava Sheva, proche de Bombay, en deux semaines.
Ce corridor était prévu depuis quelques années mais il a été accéléré à cause du contexte international. L’Inde n’applique pas de sanctions contre la Russie et New Delhi a décidé d’importer du pétrole russe. L’Iran participe également à cette nouvelle route. Sous sanctions économiques comme Moscou, Téhéran espère profiter des taxes prélevées sur les transits sur son sol.
C’était une semaine d’inauguration pour la Russie. Quelques jours plus tôt, Moscou avait dévoilé le premier pont routier avec la Chine. Prévu depuis un accord de 1995, le pont relie par-dessus le fleuve Amour, les villes de Heihe (province du Heilongjiang) et Blagovechtchensk. Le pont d’un kilomètre de long pourrait être emprunté par 630 camions, 164 autobus et 68 véhicules légers uniquement destinés au fret. Cette infrastructure permet de faciliter les transports commerciaux entre les deux pays.
3. Choe Son Hui, la première femme à la tête de la diplomatie nord-coréenne
Choe Son Hui a été nommé, le 11 juin dernier, ministre des Affaires étrangères en Corée du Nord. Elle sera la première femme à occuper ce poste à Pyongyang. Elle devient ainsi la femme la plus influente du pays derrière la soeur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong. Vice-ministre jusqu’à maintenant, elle a remplacé Ri Son Gwon. Cet ancien responsable militaire était partisan d’une politique intransigeante vis-à-vis des négociations avec les Occidentaux.
Choe Son Hui amorce également le retour des diplomates de métier au ministère des Affaires étrangères. Âgée de 57 ans, elle parle couramment anglais. Choe Son Hui était une proche conseillère de Kim Jong-un lors des pourparlers sur le nucléaire avec les États-Unis. Depuis, les relations avec Washington se sont dégradées. Ce week-end, la Corée du Nord a procédé à des tirs de missiles et pourrait prochainement tenter un nouvel essai nucléaire. Une situation qui inquiète la Corée du Sud et les États-Unis. La secrétaire d’État adjointe américaine, Wendy Sherman, a indiqué qu’il y aurait une réponse « rapide et énergique » en cas d’essai nucléaire.
4. 38 otages libérés à Port-au-Prince
Vendredi dernier, deux chauffeurs de minibus et leurs trente-six passagers avaient été pris en otage par un gang de Port-au-Prince. Dénouement heureux et rapide, les 38 otages ont été libérés 24 heures plus tard. Il n’a pas été précisé si une rançon a été versée. Depuis le 1er juin 2021, les autorités ont perdu le contrôle du seul accès routier qui relie la capitale au sud du pays. Sur un espace de deux kilomètres, la route est totalement maîtrisée par des bandes armées venues des bidonvilles. C’est sur cet axe, à la sortie ouest de la capitale haïtienne, que l’enlèvement des trente-huit personnes s’est produit.
Méhu Changeux, président de l’APCH (Association des propriétaires et des chauffeurs d’Haïti), a expliqué à l’AFP que son organisation « demande toujours aux chauffeurs de ne pas emprunter cette route tant que l’État n’aura pas rétabli la sécurité ». Malgré tout, les moins aisés continuent de prendre cette route. L’alternative qui passe par la montagne coûte plus cher à cause de péages non officiels. Durant le mois de mai, au moins deux cents enlèvements ont été recensés à Haïti par les Nations unies, notamment à Port-au-Prince.
5. Plus d’une centaine de morts dans des affrontements tribaux au Darfour
Dans la région du Darfour, environ 125 personnes ont été tuées dans des affrontements. Ces combats opposent la tribu non arabe des Gimir à la tribu arabe des Rizeigat. Quatorze villages ont été incendiés et les victimes sont principalement issues de la tribu Gimir. Les violences ont débuté la semaine dernière à la suite d’un conflit foncier. À l’origine, un membre des Rizeigat et un autre des Gimir se sont affrontés dans la région de Kolbous, au Nord d’El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest.
L’émissaire onusien au Soudan Volker Perthes s’est dit « consterné » par ces violences qui ont fait 50 000 déplacés.
Le Darfour a été, pendant de longues années, en proie à une guerre civile entre le régime de l’ex-président Omar el-Béchir (au pouvoir entre 1989 et 2019) et les forces rebelles. Le conflit a fait environ 300 000 morts et près de 2,5 millions de déplacés. Les violences dans le Darfour surviennent alors que le Soudan peine à se remettre des conséquences du putsch mené par le général Abdel Fattah Al-Bourhane en octobre 2021. Ce coup d’État a créé un vide sécuritaire qui a favorisé le retour de la violence.
6. Le Cambodge condamne une trentaine d’opposants politiques
Un nouveau procès collectif s’est achevé ce mardi au Cambodge. 31 militants de l’opposition ont été condamnés à une peine de prison ferme (six à neuf ans) et vingt personnes à une peine avec sursis pour « incitation et conspiration en vue de commettre un acte de trahison ». L’avocate des droits de l’homme américano-cambodgienne, Theary Seng, s’est présentée au tribunal habillé en statue de la liberté enchaînée. Elle souhaitait dénoncer « le régime autocratique » d’Hun Sen, ancien khmer rouge au pouvoir depuis 37 ans.
Les militants condamnés sont accusés d’avoir publiquement soutenu le retour de Sam Rainsy, chef de l’opposition cambodgienne, en 2019. Ce dernier est actuellement en exil en France et a été condamné à cinq ans de prison pendant le procès. Des bagarres ont eu lieu lorsque la police a emmené Theary Seng en détention. L’ONG Human Rights Watch dénonce « un simulacre de procès […] exposant les craintes du gouvernement de laisser le moindre vestige de démocratie au Cambodge. » Dans le même temps, le Parti du Peuple Cambodgien a porté plainte contre l’opposant Son Chhay, vice-président du parti de la bougie, pour avoir « entaché la réputation du parti ».
7. Les rots des vaches bientôt taxés pour limiter les émissions de méthane
Saviez-vous que les vaches étaient responsables de 15% des émissions de méthane dans le monde ?
En Nouvelle-Zélande, l’élevage intensif de bétail est très important. Il y a deux vaches pour un habitant (10 millions de bovins pour 5 millions de Néo-Zélandais). La Nouvelle-Zélande a donc dévoilé un plan visant à taxer les rots de bovins et de moutons dès 2025.
Le plan inclut également des avantages financiers pour les agriculteurs qui utilisent des additifs alimentaires pour réduire ces émissions. Il envisage également que les émissions de méthane puissent être compensées par la plantation d’arbres, indique la BBC.
Cela en ferait la première nation à facturer les émissions de méthane des animaux qu’ils élèvent. James Shaw, le ministre de l’environnement néo-zélandais, précise « qu’une tarification efficace des émissions issues de l’agriculture jouera un rôle-clé » dans les objectifs de réduction de méthane rejeté.
La Nouvelle-Zélande ne prenait, jusqu’à présent, pas en compte les rejets issus de l’agriculture dans ses calculs pour la lutte contre le réchauffement climatique. Même si le GIEC annonçait, dans son dernier rapport, que « les concentrations [de méthane] n’ont jamais été aussi élevées depuis au moins 800.000 ans ».
8. Le vol censé expulser des migrants vers le Rwanda
Pour lutter contre l’immigration illégale, le gouvernement britannique a décidé d’expulser des Iraniens ou des Irakiens du Royaume-Uni vers le Rwanda.
Au terme d’un accord passé entre les deux pays, mi-avril, un premier avion devait partir pour Kigali, mardi 14 juin, avec à son bord des demandeurs d’asile entrés clandestinement au Royaume-Uni. Mais ce vol a été annulé au dernier moment, à la suite d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme.
« Dernier billet annulé. PERSONNE NE PART AU RWANDA », a tweeté l’association d’aide aux réfugiés Care4Calais qui avait annoncé de précédentes annulations d’expulsions.
Des sources gouvernementales ont confirmé à l’agence de presse britannique PA que l’avion prévu ne décollera pas en raison des interventions de dernière minute de la CEDH.
L’avion spécialement affrété pour des centaines de milliers d’euros est resté au sol, et tous les passagers ont été évacués de l’appareil qui se tenait prêt à partir, relate la BBC.
La CEDH, basée à Strasbourg, a estimé que ces expulsions de citoyens irakiens et iraniens devaient être repoussées jusqu’à ce que la justice britannique ait examiné la légalité du projet de loi.
L’Australie utilise déjà une pratique similaire depuis plusieurs années. Des migrants sont placés dans des camps de rétention sur les îles de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, ou de Nauru.
Voilà des semaines que ce projet est vivement critiqué par les Nations unies et des associations de défense des droits humains, mais aussi par l’Église anglicane et le prince Charles.
9. L’égalité des primes dans le football espagnol
Trois semaines avant le début de l’Euro féminin, la Fédération de football espagnol a annoncé un accord « historique » de cinq ans pour l’égalité des primes en sélection. Les joueuses pourront désormais bénéficier des mêmes conditions de travail (déplacements, alimentation, hébergement) que leurs homologues masculins. Les capitaines de la sélection, Alexia Putellas (Ballon d’Or 2022), Irene Paredes et Patri Guijarro, étaient présentes pour l’occasion. Le président Luis Rubiales a déclaré : « À partir de maintenant, les joueuses de l’équipe nationale auront une avance sur les primes, exactement la même que l’équipe masculine. Toutes les joueuses recevront également un pourcentage sur les contrats de sponsoring. Je pense qu’il est difficile de trouver un accord aussi complet ailleurs. »
Cependant dans son communiqué, la Fédération évoque « un pourcentage », c’est-à-dire que les deux équipes toucheront le même pourcentage des sommes versées par l’UEFA. Malgré tout, le Parlement espagnol discute actuellement d’une loi pour garantir l’égalité des primes dans les sélections nationales. L’Espagne rejoint donc des sélections qui ont déjà adopté l’égalité comme les États-Unis, l’Angleterre, le Danemark, le Brésil et la Norvège.
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